Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/195

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

enlevés. Par surcroît, elle a tué ton âme et ruiné toute ta demeure !

LE CHŒUR.

Hélas ! hélas ! Tu me frappes au cœur, ô toi qui devais être un jour le glorieux chef de la Ville !

HÉKABÈ.

Tu devais pour tes noces, ayant épousé la plus illustre des Asiatides, te revêtir de ces ornements Phrygiens dont j’enveloppe ton cadavre ! Et toi, arme-mère de trophées sans nombre, sois couronné, cher bouclier de Hektôr ! Immortel, tu seras comme mort avec ce cadavre, car il est juste que tu sois plus honoré que les armes du mauvais Odysseus !

LE CHŒUR.

Hélas ! hélas ! hélas ! La terre te recevra amèrement pleuré, ô enfant ! Lamente-toi, mère !

HÉKABÈ.

Hélas !

LE CHŒUR.

Lamente-toi pour les morts !

HÉKABÈ.

Hélas sur moi !

LE CHŒUR.

Que je souffre à cause de tes maux intolérables !

HÉKABÈ.

Je fermerai tes plaies avec ces bandelettes, sans les