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MÉNÉLAOS.

Qu’il en soit comme tu le demandes ! Elle n’entrera pas dans la même nef que moi, car tu m’avertis sagement. Dès son arrivée à Argos, elle mourra d’une mauvaise mort, ainsi qu’elle le mérite, et elle enseignera la chasteté aux autres femmes. Ceci n’est pas facile ; mais le supplice de celle-ci frappera de terreur leur imprudence, fussent-elles encore pires !




LE CHŒUR.
Strophe I.

Ainsi donc, ô Zeus, tu as livré aux Akhaiens le temple bâti dans Ilios, et l’autel où abondaient les parfums, et le feu des sacrifices, et la fumée de la myrrhe qui volait dans l’Aithèr, et la citadelle sacrée de Pergamos, et les halliers, les halliers Idaiens couronnés de lierre, arrosés par les fleuves neigeux, et la cime que Hèlios frappe la première, où siège une lumière divine !

Antistrophe I.

Tu n’as plus ni sacrifices, ni le retentissement joyeux des chœurs dans la nuit, ni les veillées des Dieux, ni les figures des statues d’or, ni les douze plénitudes de Sélana célébrées pas les Phryges. Ô Roi, qui as un thrône Ouranien dans l’Aithèr, je m’inquiète de savoir si tu vois ces choses, ma Ville étant détruite, elle que l’ardente violence du feu a dévorée !

Strophe II.

Ô mon cher mari, tu erres, mort, non enseveli, non