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éclatants des trompettes et des flûtes, vous avez attaché les câbles Aigyptiens au rivage de Troia, afin de redemander l’odieuse femme de Ménélaos, cet opprobre de Kastôr, cette honte de l’Eurotas, elle qui a fait égorger Priamos, le père de cinquante enfants, et qui m’a jetée, moi, la misérable Hékabè, dans cette destinée mauvaise !

Antistrophe I.

Hélas sur moi, assise à l’entrée des tentes d’Agamemnôn ! Je suis emmenée loin de mes demeures, vieille femme esclave, et la tête misérablement rasée d’une façon lugubre ! Ô malheureuses femmes des Troiens aux lances d’airain ! Ô malheureuses vierges, malheureuses fiancées ! Lamentons-nous, puisque Ilios fume ! Comme l’oiseau qui donne l’exemple à ses petits emplumés, je vous enseignerai une plainte lamentable, non telle que le chant par lequel, sur le mode Phrygien, je célébrais autrefois les Dieux, en excitant aux danses, appuyée sur le sceptre de Priamos !

1er DEMI-CHŒUR.
Strophe II.

Hékabè ! pourquoi te lamentes-tu ? Pourquoi cries-tu ? Que veut dire cette parole ? J’ai entendu, en effet, par les demeures, les gémissements que tu gémis ; et la terreur a envahi le cœur des Trôiades, qui pleurent leur servitude dans ces tentes.

HÉKABÈ.

Ô filles ! Déjà les nefs des Argiens sont ébranlées par les avirons.