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saisi au point que j’aie égorgé des amis. C’est Odysseus qui a fait cela. Nul autre homme parmi les Argiens ne l’eût médité et accompli. Je le crains, et mon cœur est inquiet en songeant qu’il a rencontré et tué Dolôn. Celui-ci est absent depuis longtemps et ne revient pas.

LE CONDUCTEUR DE CHAR.

Je ne connais pas les Odysseus dont tu parles ; mais nous n’avons été frappés par aucun des ennemis.

HEKTÔR.

Pense-le, puisqu’il te plaît ainsi.

LE CONDUCTEUR DE CHAR.

Ô terre de la patrie, plût aux Dieux que je fusse mort dans toi !

HEKTÔR.

Tu ne mourras pas. La foule des morts est assez grande.

LE CONDUCTEUR DE CHAR.

Où m’en retournerai-je, privé de mes maîtres ?

HEKTÔR.

Ma demeure te recevra et te guérira.

LE CONDUCTEUR DE CHAR.

Comment la main des tueurs me guérira-t-elle ?