Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/137

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ou une parole mauvaise, mets-moi vivant sous la terre ! Je ne demande point grâce.

LE CONDUCTEUR DE CHAR.

Pourquoi menaces-tu ceux-ci ? Pourquoi, barbare, tentes-tu de me tromper, moi Barbare ? C’est toi qui as fait cela. Nous n’en accusons personne, ni ceux qui sont morts, ni nous qui sommes blessés. Certes, tu auras besoin de longues et habiles paroles, afin de me persuader que tu n’as point égorgé tes amis, saisi du désir de ces chevaux, pour lesquels tu as tué tes alliés, après les avoir tant suppliés de venir à ton aide. Ils sont venus, et ils sont morts ! Paris, violateur de l’hospitalité sacrée, a mieux agi que toi qui égorges tes alliés ! Ne dis jamais qu’un des Argiens est venu nous massacrer ici. Comment aurait-il traversé les troupes Troiennes, jusqu’à nous, en se cachant ? Toi et tes Phryges, vous étiez portés en avant de nous. Qui est blessé, qui est mort parmi les tiens, si, comme tu le dis, ce sont des ennemis qui sont venus ? Mais nous, nous sommes blessés ; et ceux qui ont le plus souffert ne voient plus la lumière de Hèlios. Enfin, nous n’accusons aucun des Akhaiens. Lequel d’entre les ennemis eût trouvé dans la nuit les tentes de Rhèsos, à moins qu’un Dieu ne les eût montrées aux tueurs ? Ils ignoraient même qu’il fût arrivé. Mais toi, tu mens !

HEKTÔR.

Depuis aussi longtemps que le peuple Akhaien est sur cette terre, nous avons toujours eu des alliés, et je sais qu’aucun d’eux ne m’a jamais blâmé. Nous commençons par toi. Un si grand désir de ces chevaux ne m’a pas