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moi, et j’ai acquis à la patrie le plus grand bien dans cette vie, en te donnant le prix. Je viens sur un bruit vague. Une rumeur a couru parmi les gardes que des espions Akhaiens sont ici. Celui qui ne les a point vus l’affirme, et celui qui les a vus ne peut dire quel chemin ils ont pris. C’est pourquoi je viens aux tentes de Hektôr.

ATHÈNA.

Ne crains rien. Il n’y a nul danger dans le camp. Hektôr est allé placer l’armée thrèkienne.

PARIS.

Tu me persuades. J’ai foi en tes paroles, et, libre de crainte, je vais reprendre mon poste.

ATHÈNA.

Va ! Souviens-toi que je m’inquiète de tout ce qui te concerne et que j’aime à voir mes amis heureux. Tu reconnaîtras aussi ma bienveillance.




Et je vous le dis, à vous dont les cœurs sont trop ardents : fils de Laertès, cachez vos épées aiguës. Voici que le chef Trèkien gît mort, et vous avez saisi ses chevaux, et les ennemis, sachant cela, courent sur vous. Il faut fuir très promptement vers les stations des nefs. Pourquoi tardez-vous à sauver votre vie, quand un tourbillon d’ennemis accourt ?