Page:Euripide, trad. Leconte de Lisle, II, 1884.djvu/125

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ATHÈNA.

Il est placé ici près, et il n’est point mêlé à l’armée ; mais Hektôr l’a posté en dehors du camp jusqu’à ce que la lumière ait succédé à la nuit. Non loin de lui, à son char thrèkien sont liés ses chevaux blancs, admirables dans la nuit. Ils resplendissent, en effet, comme la plume d’un cygne fluvial ! Ayant tué leur maître, emmenez-les, comme une belle proie, dans vos demeures, car la terre ne contient, en aucun lieu, un attelage tel que celui-ci.

ODYSSEUS.

Diomèdès, égorge le lion Thrèkien, ou laisse-moi ce soin, et alors inquiète-toi des chevaux.

DIOMÈDÈS.

Moi, je tuerai ; toi, tu dompteras les chevaux. Tu es, en effet, très habile, plein d’adresse et de ruse. Il est bon que chaque homme fasse ce qu’il fait le mieux.

ATHÈNA.

Je vois Alexandros qui vient à nous. Il a sans doute appris de quelque garde de vagues rumeurs sur l’approche de l’ennemi.

DIOMÈDÈS.

Vient-il seul, ou avec d’autres ?

ATHÈNA.

Seul. Il marche, semble-t-il, vers les tentes de Hektôr, pour l’avertir qu’il y a des espions dans le camp.