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DIOMÈDÈS.

Certes, il est honteux cependant de retourner aux nefs des Argiens, sans avoir fait une action contre l’ennemi.

ODYSSEUS.

Comment n’as-tu rien fait ? N’avons-nous pas enlevé ces dépouilles, ayant tué Dolôn, l’espion des nefs ? Songes-tu à détruire toute l’armée ? Consens, retournons ! Que la destinée nous soit propice !




ATHÈNA.

Pourquoi sortez-vous d’ici, quittant les tentes des Troiens, et mordus au cœur par le chagrin, parce qu’un Dieu ne vous permet pas de tuer Hektôr ou Paris ? N’avez-vous pas appris qu’un allié de Troia, Rhèsos, est arrivé d’une façon qui n’est pas à dédaigner. S’il survit à cette nuit jusqu’au matin, ni la lance d’Akhilleus, ni celle d’Aias, ne le retiendront avant qu’il n’ait ravagé les stations navales des Argiens, renversé les retranchements et qu’il ne se soit ouvert une large issue à travers les portes. Si vous le tuez, vous aurez tout entre les mains. Laissez là le lit de Hektôr, et ne songez plus à lui couper la tête. En effet, il mourra d’une autre main.

ODYSSEUS.

Maîtresse Athèna, j’ai reconnu le son familier de ta voix ; car tu viens toujours à mon aide dans les dangers. Dis-nous où est couché cet homme, et où est son campement au milieu de l’armée Barbare.