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RHÈSOS.

Après lui quel est le plus célèbre dans l’armée ?

HEKTÔR.

Aias ne lui est inférieur en rien, il me semble, ni le fils de Tydeus. Il y a aussi Odysseus, le plus abondant en paroles, et dont le cœur est assez audacieux, et qui a infligé bien des outrages à cette terre. C’est lui qui, étant entré pendant la nuit dans le temple d’Athana, en emporta furtivement la statue dans les nefs des Argiens. Une fois, comme un vagabond, vêtu des haillons d’un mendiant, il entra dans les murs ; et, envoyé pour espionner Ilios, il couvait les Argiens d’imprécations. Et, après avoir tué les gardiens des portes et les sentinelles, il s’en alla. Toujours il invente des ruses, se tenant aux abords de la Ville, près de l’autel Thymbraien. Et nous luttons là contre un fléau rusé.

RHÈSOS.

Aucun homme brave ne veut tuer son ennemi à la dérobée, mais il l’attaque en face. Celui-ci qui, dis-tu, est posté là, ourdissant des embûches et des ruses, je le saisirai vivant, et je le placerai aux portes, percé le long de l’épine du dos, pour être en pâture aux oiseaux carnassiers. Puisqu’il est un voleur, et qu’il dépouille les temples des Dieux, il faut qu’il périsse ainsi.

HEKTÔR.

Maintenant, prenez votre campement, car voici la nuit. Je vais t’indiquer le lieu où il convient que ton armée