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de la Lykia, Apollôn ! Viens, ô Tête divine, et conduis heureusement l’homme dans sa route nocturne ! Viens en aide aux Dardanides, et secours-les, ô tout puissant, ô bâtisseur des murailles antiques de Troia !

Antistrophe I.

Qu’il parvienne à la station des nefs, qu’il examine l’armée Helladienne, et qu’il rentre sain et sauf dans les foyers de sa demeure, dans Ilios sa patrie ! Puis, dès que le Maître aura détruit l’Arès Akhaien, qu’il monte sur le char traîné par les cavales de la Phthia, que le Daimôn de la mer a données à l’Aiakide Pèleus !

Strophe II.

Puisque, pour ses foyers et pour sa patrie, il a osé, seul, aller espionner les stations des nefs, je le loue à cause de son courage. Certes, ils sont rares les hommes braves, quand les ténèbres sont sur la mer, et que la Ville est battue des flots ! Il y a de braves Phryges, et c’est être audacieux que de braver celui qui méprise nos alliés Mysiens.

Antistrophe II.

Quel homme akhaien va-t-il tuer sous les tentes, celui-ci qui marche à la façon d’une bête féroce ? Plût aux Dieux qu’il tuât Ménélaos, et qu’il apportât la tête d’Agamemnôn égorgé, remettant aux mains de Héléna ce signe de deuil de l’homme qui a conduit mille nefs contre la patrie et contre la terre des Troiens !