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Antistrophe I.

Était couchée, consumée, sur son lit douloureux, dans ses demeures, et couvrait de voiles légers sa tête blonde. Et j’ai su que ce jour était le troisième, depuis que, par sa bouche ambroisienne, elle gardait son corps pur du blé de Damatèr, voulant, dans son mal caché, en venir au terme de sa vie malheureuse.

Strophe II.

Sans doute, ô jeune femme, tu délires, divinement frappée, soit par Pan, soit par Hèkata, soit par les vénérables Korybantes, ou par la Mère qui erre sur les montagnes. Peut-être as-tu offensé Diktynna qui se réjouit des bêtes fauves, et souffres-tu ainsi pour avoir négligé d’offrir les gâteaux sacrés ? Car elle vole aussi sur la mer, par dessus la terre et les tourbillons de la mer salée.

Antistrophe II.

Quelque femme, dans tes demeures, couchée clandestinement dans ton lit, charme-t-elle l’Eupatride, ton mari, prince des Érekhthides ? Ou quelque marin a-t-il navigué de la Krèta jusqu’à ce port très hospitalier, apportant des nouvelles à la Reine, et, à cause de la tristesse qu’elles lui ont causée, reste-t-elle liée sur son lit ?

Épôde.

L’ennui chagrin et morose hante, en effet, l’humeur irritée des femmes, dans les douleurs de l’enfantement ou dans le désir charnel. J’ai senti autrefois cette vapeur courir dans mon ventre, et j’ai invoqué alors Artémis qui darde des flèches, la Déesse ouranienne qui vient en