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HÉKABÈ.

Dis que je suis la plus malheureuse de toutes les femmes.

POLYXÉNÈ.

Ô poitrine, ô mamelles qui m’avez doucement nourrie !

HÉKABÈ.

Ô enfant ! ô destinée funeste et hâtive !

POLYXÉNÈ.

Sois heureuse, ô mère ! Et toi, Kasandra !

HÉKABÈ.

Le bonheur est pour d’autres, mais non pour ta mère.

POLYXÉNÈ.

Sois heureux aussi, Polydôros, mon frère, qui es chez les Thrèkiens amis des chevaux !

HÉKABÈ.

S’il vit du moins ; car j’en doute, tant je suis malheureuse en toute chose !

POLYXÉNÈ.

Il vit, et il fermera tes yeux après ta mort.

HÉKABÈ.

Certes, la douleur m’a tuée avant que je sois morte.

POLYXÉNÈ.

Emmène-moi, Odysseus, ayant enveloppé ma tête d’un