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Celle-là… fü, fü, fü, peux pas… c’est inouï !
Adèle, eh ! là, ma femme, allons, sois pas sévère
Adèle, mon trognon, mon cœur, mon artichaut,
Ma poule, fü, fü, fü, j’ai pourtant bu qu’un verre !,..
Il fait chaud et j’ai froid, il fait froid et j’ai chaud.
C’est bête, hein, dis ?… Ma femme, allons, ouvre à ton homme ?

Ça me cause trop d’embarras !…
Un verre ou rien. quoi ! c’est tout comme.
La clef ?… » — « Non, quand tu siffleras !… »
La fenêtre s’est refermée,
Et Bidaut, le pauvre Bidaut,
Épuisé par ce rude assaut.
Conclut, d’une voix alarmée :

« Dieu n’est pas juste »… et ne souffle plus mot.
Il boude et reste là, le dos contre sa porte.
Il couchera dehors, tant pis !… le ciel est noir

Et dans son cœur toute espérance est morte.
A ce moment, sur le trottoir,
Passe un bourgeois. Bidaut tourne la tête…

Oh ! quelle idée !… eh ! oui, pourquoi pas ?… il l’arrête
Et, d’un ton très poli, sa casquette à la main :
« Monsieur, sifflez pour moi ? » — « Siffler, et pourquoi faire ?

Vous avez perdu votre chien ?… »