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mouvement, tandis que la majorité des microbes sont mobiles tout au moins à un moment de leur existence : ceci est encore une condition favorable pour les microbes, condition leur facilitant l’extension et par suite un envahissement plus rapide des milieux.

C’est seulement lorsque certaines conditions du milieu nutritif exercent une influence directement défavorable sur le développement des schizomycètes et permettent aux champignons des autres classes de se développer librement qu’il est permis à ces derniers d’envahir le milieu et de supplanter les schizomycètes.

Nous venons de voir que dans la lutte pour la vie entre les moisissures et les microbes, il y avait lieu de considérer deux faits importants. La victoire appartient à l’espèce pour lequel le terrain nutritif est le plus favorable ; elle appartient à celle qui se reproduit le plus rapidement et qui présente une plus grande résistance vitale.

De très nombreuses expériences, et entre autres celles de Roux et Yersin, sur le bacille de la diphtérie ont mis en lumière ce fait que les bactéries sécrètent des produits toxiques. Ces produits toxiques n’auraient-ils pas une influence dans la lutte entre les moisissures et les bactéries ? Nous avons vu (chapitre 1er) que, dans l’antagonisme qui existe entre les bacilles du pus bleu et la bactéridie charbonneuse, ce sont les toxines de la première espèce microbienne qui ont tué la seconde ; en est-il de même pour les moisissures ?

À ce propos, d’Arsonval et Charrin ont fait des expériences très intéressantes qui concordent parfaitement avec celles que nous avons nous-même instituées dans le