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fait des analyses bactériologiques de l’eau, du moment que l’on s’est entouré de tous les soins d’asepsie prescrits par la technique, on ne trouve jamais de moisissures.

Ce fait observé et signalé par M, le professeur agrégé Roux peut être confirmé par tous les bactériologistes ; il repose sur un nombre considérable d’expériences et ne peut être mis en doute. À ce point même que toutes les fois que dans une culture d’eau on trouve des moisissures on peut affirmer d’une façon absolue qu’il y a eu une faute de commise dans le manuel opératoire[1].

Au cours de ce chapitre, nous nous proposons d’éclaircir les points suivants : après avoir démontré que l’eau n’est pas un milieu de culture complètement impropre au développement des moisissures, nous rechercherons pourquoi elles ne s’y trouvent pas. Est-ce d’abord parce que l’atmosphère en contact avec l’eau est moins riche en spores de moisissures ? Faut-il faire intervenir ici la notion de pesanteur qui entraîne les spores au fond ou les oblige à demeurer à la surface ? Le mouvement de la masse liquide a-t-il une influence sur la vitalité des moisissures ? Ou bien encore une trop grande épaisseur de liquide leur est-elle fatale ? Voilà pour les causes physiques :

Les causes chimiques ne peuvent guère être invoquées, car l’eau, dans la nature, j’entends l’eau potable destinée

  1. Récemment encore, M. le professeur agrégé Roux nous citait le fait suivant : chaque matin, il fait une prise d’eau au robinet de la ville pour ensemencer des tubes de gélatine ; pendant quelques jours il chargea de cette opération un garçon du laboratoire et dès lors des moisissures se développèrent dans les tubes de gélatine. Il interrogea le garçon et se rendit compte que ce dernier utilisait pour ses prises d’eau des tubes incomplètement stérilisés.