Nous le vîmes debout sur une table. (Page 07.)
|
Napoléon aime tant la guerre, qu’on ne peut
plus se confier en rien.
« Tout se qui me fait du plaisir, c’est de savoir que ta blessure n’est pas dangereuse et que tu m’aimes encore… Ah ! Joseph, moi je t’aimerai toujours, je ne peux pas dire autre chose ; c’est tout ce que je peux te dire dans le fond de mon cœur, et je sais aussi que ma mère t’aime bien.
« Maintenant, M. Goulden veut t’écrire quelques mots, et je t’embrasse mille et mille fois.
— Il fait bien beau temps ici ; nous aurons une bonne année. Le grand pommier du verger est tout blanc de fleurs ; je vais en cueillir que je mettrai pour toi dans la lettre quand M. Goulden aura écrit. Peut-être, avec la grâce de Dieu, nous mordrons encore une fois ensemble dans une de ses grosses pommes. Embrasse-moi comme je t’embrasse, et adieu, adieu, Joseph ! »
En lisant cela, je fondais en larmes, et Zimmer étant arrivé, je lui dis :
« Tiens, assieds-toi, je vais te lire ce que m’écrit mon amoureuse ; tu verras après si c’est une Margrédel.
— Laisse-moi seulement allumer ma pipe. » répondit-il.
Il mit le couvercle sur l’amadou, puis il ajouta :
« Tu peux commencer, Joséphel ; mais je t’en préviens, moi, je suis un ancien, je ne crois pas tout ce qu’on écrit… les femmes sont plus fines que nous. »
Malgré cela, je lui lus la lettre de Catherine lentement. Il ne disait rien et quand j’eus fini.