On voyait à peine les étoiles entre les cheminées. (Page 36.)
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contre lui que les gueux de tous les pays, et
parce qu’il a pour lui la jeunesse, le courage
les grandes idées, tout ce qui vous élève l’âme
au-dessus de l’égoïsme, et qui vous fait sacrifier
la vie sans regret. Vous avez eu cela longtemps,
mais vous n’en avez plus voulu. Vos
généraux, dans le temps, je m’en souviens, se
battaient pour la Liberté, ils couchaient sur la
paille, dans les granges, comme de simples
soldats : c’étaient de terribles hommes ! Maintenant
il leur faut des canapés, ils sont plus
nobles que nos nobles et plus riches que nos
banquiers. Cela fait que la guerre, la plus belle
chose autrefois, — un art, un sacrifice, un dévouement
à la patrie, — est devenue un métier,
qui rapporte plus qu’une boutique. C’est toujours
très-noble, puisqu’on porte des épaulettes,
mais il y a pourtant une différence entre ac
battre pour des idées éternelles, et se battre
pour enrichir sa boutique.
« Aujourd’hui, c’est notre tour de parler de Liberté, et de Patrie : voilà pourquoi je pense que cette guerre vous sera funeste. Tous les êtres qui pensent, depuis les simples étudiants jusqu’aux professeurs de théologie, vont marcher contre vous. Vous avez à votre tête le plus grand général du monde, mais nous avons la justice éternelle. Vous croyez avoir pour vous les Saxons, les Bavarois, les Badois et les Hessois ; détrompez-vous : les enfants de la vieille Allemagne savent bien que le plus grand crime et la plus grande honte, c’est de se battre contre ses frères. Que les rois fassent des alliances, les peuples seront contre vous malgré ces alliances ;