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ou la culture en eſt le.plus fort en vogue, en Suéde. On ne doit donc pas être ſurpris ſi ces fruits ne peuvent ſ

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accoutumer au froid entierement, quoique ceux reſtés en terre, germent et ſe propagent de nouveau. Il y a donc plus que l'apparence, que les graines ſ'endurciront; peu à peu,.au point, que leurs fruits prendront la même nature & pourront être plantés en automne, & paſſer l'hyver ſans aucun danger. Il y a des milliers d'arbres, plantes, bleds, qui ont été apportés dans les pays temperés, même froids, & y ont réuſſi comme ſi c'étoient des plantes originaires du pays. Le ceriſier, apporté de 1'Arménie, réuſſit dans nos montagnes, où le froid des glaces eſt apporté le plus ſouvent, & ainſî de nombre d'autres. Des curieux ont ſemé du ris en Suiſſe, qui a réuſſi aſſez bien, quoique ce ſoit le produit principalement des deux Indes . J'ai ſemé avec ſuccès du froment de Maroc, de Sicile, de Minorque, &c., pays des plus chauds, & les pommes de terre venant d'origine de la zone tempérée, pourront mieux s'accoutumer à notre froid, pourvu qu'on ait des plantes provenues de graines.

Nous avons fort abrégé ci devant l'article de la graine des pommes de terre ; nous y allons ſuppléer.

Chaque pomme de graine, dont une plante en porte dans les bonnes années, vingt-cinq à trente, contient huitante à cent grains, de la groſſeur & preſque de la figure de la graine de lin ; on les écraſe, & on en met la pulpe ſur du papier gris, qui ſ'imbibe de la ſubſtance aqueuſe & gluante ; la graine ſeche & on peut la conſerver bonne pendant plus de quatre ans ; ſi on veut prendre la peine de la ramaſſer, on peut en recueillir aſſez pour en faire certaine quantité de bonne huile.

L. forme cette objection : que ſi cette graine ne mûrit pas, on ne pourra pas ſ'en ſervir pour produire des plantes & des pommes. Il y répond par le raiſonnement & par l'experience. Il dit, quant au premier, que preſque toutes les graines potageres ne ſont pas cueillies dans leur maturité ſur les plantes ; on en coupe les tiges, on les ſuſpend pour les laiſſer meurir ; ce font pourtant celles dont on ſe ſert, & on n'