la plus grande facilité de marcottes, fait qu’on le
plante fréquemment, même peut-être trop, dans
les jardins paysagers des environs de Paris, soit
au premier rang des massifs, soit isolé, le long des
allées ou au miíieu des gazons. Pour pouvoir le
fournir en abondance, les pépiniéristes en font des
mères, avec lesquelles Ils font de nombreuses
marcottes qu’ils lèvent l’hiver & qu’ils renouvellent
au printemps, avant les nouvelles pousses de la
souche.
Cette espèce est dioïque, & nous n’en avons que le mâle. Elle a été envoyée de Terre-Neuve il y a 60 ans à l’abbé Nollin, qui l’a répandue, comme tant d’autres arbres. Elle ne craint point les gelées du climat de Paris, & s’accommode de toute espèce de terrain & de toute nature d’exposition. La couper rez-terre, tous les cinq à six, ans, la conserve dans toute sa beauté.
Le nerprun bourgène, ou bourdaine, ou aune noir, croît dans presque toute l’Europe, dans les bois & dans les haies en sol marécageux, prospère à l’ombre des autres arbres, mais il at toujours une apparence grêle, parce que ses rameaux sont peu nombreux & n’ont des feuilles qu’à leur extrémité. Sa seconde écorce est jaune & répand une mauvaise odeur. Son bois est blanc & très-léger ; on le fend pour en faire des paniers, des allumettes, & son plus grand emploi est pour chauffer le four & faire le charbon qui entre dans la composition de la poudre de guerre. Il est considéré, sous le nom de mort bois, comme celui qui a le moins de valeur, & en conséquence il est abandonné aux pauvres dans beaucoup de lieux.
Il est rare qu’on place la bourgène dans les jardins paysagers, & qu’on la fasse artificiellement entrer dans la composition des haies ; en conséquence elle ne se cultive jamais dans les pépinières.
Pour faire le charbon à l’usage des fabriques de poudre, on creuse, dans un terrain sec, une fosse de six pieds de profondeur, sur autant de largeur & moitié de longueur, fosse dans laquelle on allume un feu sur lequel on jette des troncs de bourgènes d’un pouce de diamètre, au préalable dépouillés de leur écorce. Lorsque la fosse est pleine de charbon, on la recouvre de terre, ou mieux d’une pièce de tôle recouverte de terre, & on laisse le feu s’éteindre. Cent livres de bois fournissent à peine douze livres de charbon dans la plus parfaite fabrication, lequel est intermédiaire entre celui destiné pour les forges & la braise des boulangers.
Les nerpruns grimpant, bois rouge, de Ténériffe, de la Chine, glanduleux & de la Caroline, peuvent passer les hivers ordinaires en pleine terre dans le climat de Paris ; mais on préfère, dans les écoles de botanique, dont ils ne sont pas encore sortis, les tenir en pot, pour pouvoir les rentrer dans l’orangerie aux approches des froids.
Le nerprun ferrugineux est le seul qui demande la serre chaude. Il est rare dans nos collections.
NÉVROSE. Synonyme de Mal de Feu, de Mal d’Espagne.
NIACOULIER. Voyez Alizier.
NIOUVA. On appelle ainsi la Carie dans les environs du Puy.
NITE. Les cultivateurs provençaux donnent ce nom aux Terres déposées par les eaux, terres qu’ils reportent dans leurs champs, leurs vignes, leurs jardins, &c. Voyez Alluvion, Attérissement, Orage, Canal.
NOIRCISSURE. Altération des vins peu connue, laquelle se fait reconnoître à Ia couleur noire & à l’insipidité qu’ils prennent.
On prétend qu’on peut les rétablir au moyen du tartre & de l’eau-de-vie. Voyez Vin & Fermentation.
NOISETIER. Corylus. Genre de plantes de la monœcie octandrie & de la famille des amentacées, qui rassemble neuf espèces, cultivées dans nos jardins, la plupart desquelles se font rechercher, pour leurs fruits d’une saveur agréable & propres à fournir de l’excellente huile.
Espèces.
Corylus sylyestrìs. Bauh. Ђ Indigène.
Corylus sativa. Bosc. Ђ De…
Corylus avellana. Linn. Ђ De l’Orient.
Corylus amerìcana. Linn. Ђ De l’Amérique septentrionale.
Corylus nana. Willd. Ђ De l’Amérique septentrionale.
Corylus tubulosa. Ait. Ђ De l’Amérique septentrionale.
Corylus rostrata. Willd. Ђ De l’Amérique septentrionale.
Corylus constantinopolia. Desf. Ђ De l’Orient.
Corylus colurna. Linn. Ђ De l’Orient.
Culture.
Le noisetier commun croît dans toute l’Europe tempérée, dans les bois & les haies. Il constitue même quelquefois tout seul des buissons d’une grande étendue. Tout terrain & toute exposition lui conviennent, mais il se plaît mieux,
