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ABSY (61) ABUS


provient, selon nous, de l’omission ou de l’oubli d’une première abstraction de conscience. D’autres erreurs multipliées sont dues à l’abus de l’abstraction de l’esprit, lorsque, s’élevant par degrés dans l’échelle de l’intelligence, on a négligé de faire une exacte revue des faits qui lui servent d’appui, et de vérifier le résultat sur les données de l’observation ; deux règles indispensables, même dans les calculs mathématiques, pour assurer l’exactitude des résultats obtenus par l’abstraction.

Pour plus d’éclaircissement et de développement, consultez Locke, Essai sur l’entendement humain, liv. 5. — Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, la Logique et l’art de penser. — Leçons de philosophie de M. Laromiguiére, tom. 2. — Traité des signes et de l’art de penser de M. de Gérando. — Traité de la philosophie de l’esprit humain, traduit de l’anglaîs de Dugald Steward, tom. i. — Les Discours mis en tête de la Logique de Port-Royal. — Les Principes logiques de M. Destutt-Tracy. S… h.

ABSTRAIT. {Grammaire.) On entend par terme abstrait, tout terme qui désigne une idée abstraite (Voy. Idée abstraite) ; dans ce sens, tous les mots qui ne sont pas des noms propres sont des termes abstraits, mais il est certaines espèces de mots auxquelles on applique plus particulièrement cette dénomination ; c’est ainsi que l’on distingue le nom ou substantif abstrait et le verbe abstrait.

1° Le nom abstrait est celui qui n’exprime ni des individus ni des choses entières, mais des qualités, des manières d’être ou d’agir que l’on considère indépendamment des êtres en qui elles se trouvent, ou qui en sont l’objet : tels sont ces mots, amitié, crainte, vertu, sagesse, etc.

Dans ce sens, nom abstrait est opposé à nom propre et à nom commun ou appellatif.

2° Le verbe abstrait est celui qui n’exprime que l’idée d’existence sans déterminer la manière dont un être existe. Le verbe être est le seul qui porte ce caractère : tous les autres verbes expriment l’idée de quelque attribut mêlée à celle d’existence, et par conséquent sont concrets : j’aime est pour je suis aimant ; on les nomme, par opposition au verbe abstrait, verbes concrets ou attributifs. B… t.

* ABSYMARE, empereur d’Orient en 698, élu par les soldats de Léonce, persécuta le pape Jean VI, et fut détrôné par Justinien-le-Jeune, en 705.


* ABSYRTE (Mythologie.), fils d’Éétès, roi de Calchos, et frére de Médée. Sa sœur le mit en pièces, et dispersa ses membres sur la route pour retarder ceux qui la poursuivaient.

* ABSYTUS, médecin né à Péruse au 4° siècle, est un des premiers qui aient écrit sur l’art vétérinaire, dont il nous a laissé des fragments.

* ABUCARA (Théod.), évêque de Carie, assista au concile de Constantinople en 869. On a de lui plusieurs Traités de théologie sur les Juifs, les hérétiques, et sur l’Incarnation, Logolstadt, 1606 et 1683.

* ABUCKAYA, chargé d’affaires du dey d’Alger à Paris en 1798, fut emprisonné au Temple l’année suivante, par représailles de la conduite de son gouvernement. Mort en juillet de la même année.

* ABUNDANCE (Jehan d’), poète français du 16° siècle, connu aussi sous le nom de maistre Tyburce, a composé un grand nombre de petits poèmes, ballades, rondeaux, chansons, mentionnés dans la Bibliothèque de Du Verdier. Mort vers 1550.

* ABUNDIUS, pieux et savant évêque de Come en Italie, fut légat de Léon au concile de Constantinople, en 450 de JésusChrist, et mourut en 469.

ABUS. (Politique.) L’abus est le mauvais usage que l’on fait d’une chose d’ailleurs bonne, vraie ou utile.

Les peuples ont souvent dû leur bonheur à la religion, à la royauté, à la liberté, à la noblesse même ; souvent aussi les abus de ces choses ont produit le fanatisme, la tyrannie, la licence populaire, et l’oppression féodale.

La conservation des institutions humaines, sages dans leur origine, ne put être confiée qu’à des hommes sujets comme tous les autres aux passions, aux erreurs, et dont l’intérêt privé ne fut pas toujours d’accord avec l’intérêt général. De là, l’abus de la force ; dans l’ordre social, l’abus de tout ce que le genre humain avait fondé pour assurer sa conservation et son bonheur.

Un gouvernement imposé aux hommes au nom des dieux dut leur paraître sublime. Ils s’inclinèrent avec respect devant l’interprète de cette puissance invisible qui gouverne l’univers. Le druide inspiré les trouva dévoués et dociles. Prêtre, son pouvoir était grand ; homme, son ambition n’était point satisfaite. Il appela à