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fluides ſont en équilibre, la preſſion de l’air étant égale dans les tubes vers la ligne horiſontale E F G, un des deux fluides étant au-deſſus & l’autre au-deſſous. Alors la colonne de mercure qui eſt dans le tube A B, eſt en équilibre avec la colonne d’eau du tube inférieur, & une colonne d’air de même baſe ; elle varie donc ſelon la ſomme des variations de ces deux colonnes. La principale propriété de ce baromètre, conſiſte dans la facilité que l’on a de pouvoir augmenter cette échelle de variation à l’infini. Mém. de météorol., du P. Cotte.

Baromètre à baſe variante. Tous les baromètres dont les excurſions ou variations se font principalement dans la partie inférieure du tuyau, portent cette dénomination : tels ſont le baromètre conique, le baromètre en équerre de Bernoulli, où le baromètre rectangulaire de Caſſini, le baromètre ſpiral, &c. ; ces baromètres ont une petite baſe.

Le défaut de ces baromètres eſt d’être toujours plus élevés que les autres ; lorſque leur baſe eſt très-capillaire, l’excès de leur hauteur ſur celle des gros baromètres eſt de 15 à 18 lignes. En général, ils montent d’autant plus haut que leur baſe eſt reſſerrée dans un eſpace plus étroit.

Baromètre capillaire. C’eſt le nom que l’on donne aux baromètres dont le tube a un diamètre moindre qu’une ligne, intérieurement. Ceux dans leſquels on n’a pas fait bouillir le mercure, ne montent jamais à la hauteur des autres baromètres, & ils ſe tiennent d’autant plus bas, qu’ils ſont plus capillaires. Cependant ceux qui ont été conſtruits par la méthode expoſée à l’article particulier des baromètres à ſurface plane, s’accordent ſelon D. Casbois, avec les plus gros baromètres ; ainſi on peut facilement ſe procurer un baromètre bon & commode, & peu diſpendieux. Cette précaution eſt encore plus néceſſaire pour les baromètres capillaires, que pour les gros baromètres : car on s’eſt aſſuré par des expériences réitérées, que ces baromètres ne ſe tenoient au niveau des autres, qu’autant que le cylindre de mercure y étoit parfaitement purgé d’air & d’humidité.

Baromètre à balance. Cet inſtrument a été ainſi nommé parce qu’il fait fonction d’une balance romaine. Il eſt compoſé de deux tubes joints à angle droit ; le tube vertical eſt terminé par un cylindre d’un plus grand diamètre, pour que les variations du mercure y ſoient peu ſenſibles ; le tube horiſontal eſt terminé par un réſervoir de trois pouces de diamètre ; tout ce baromètre à équerre eſt ſoutenu & mis en équilibre ſur une lame ou pièce d’acier tranchante, comme le fléau d’une balance ; le point de ſuſpenſion eſt placé ſur le tube horiſontal, à un pouce de diſtance du tube vertical ; le reſte du tube horiſontal a 30 pouces de long ; en ſorte qu’il eſt diviſé en deux bras de levier, qui ſont l’un à l’autre comme 30 à 1 ; en conſéquence, ſi l’on ſuppoſe que l’air, devenant plus léger, faſſe deſcendre le mercure d’une certaine quantité, ſi petite qu’elle ſoit, d’un grain, par exemple, cette quantité, paſſant dans le réſervoir, y pèſera 30 fois plus, c’eſt-à-dire, 30 grains ; d’où réſulte une très-grande ſenſibilité dans ce baromètre.

Baromètre à poids. Ce baromètre a quelque rapport avec celui de M. Deluc ; il eſt fait de même de deux tubes d’inégale hauteur, qui ſont réunis par un robinet d’acier, d’un travail particulier. Quand on veut meſurer le poids de l’air, on tourne la clef du robinet, pour couper en deux la colonne de mercure, qui communique dans les deux tubes ; puis avec un petit mouvement de plus dans la clef, on fait ſortir toute la colonne de mercure renfermée dans le tube le plus court ; on la reçoit dans une petite ampoule de criſtal, pour la peſer enſuite dans une balance très-délicate.

Baromètre ſtatique. Le plus ancien baromètre ſtatique eſt celui dont s’eſt ſervi Otto de Guerike.

Il conſiste en une aſſez grande bouteille de verre, tenue en équilibre par un poids de cuivre, dans des baſſins de balance fort légers. Ces deux corps étant d’égale peſanteur, mais d’inégal volume, ſi le milieu ou le fluide dans lequel ils pèſent également, eſt changé, le changement de leur poids s’enſuivra ; de ſorte que ſi l’air devient plus peſant, le corps le plus grand deviendra plus léger en apparence, parce qu’il perdra plus de ſon poids que le plus petit, qui eſt le plus denſe ; mais ſi le milieu eſt plus léger, alors le corps le plus grand l’emportera ſur le plus petit ].

Baromètre ſtatique de Boyle. Cet illuſtre phyſicien ayant fait ſoufler à la lampe d’émailleur pluſieurs bouteilles de verre, les plus grandes, les plus minces, & les plus légères qu’il lui fut poſſible, choiſit celle qui lui parut le mieux poſſéder ces qualités ; il la mit enſuite en équilibre dans une balance, qu’un 38e de grain faiſoit trébucher, & la plaça prés d’un excellent baromètre, qui indiquoit la peſanteur de l’atmoſphère. Quoique cette balance ne fut pas aſſez exacte pour indiquer tous les changemens de l’atmoſphère exprimés par le baromètre, cependant elle indiquoit des variations qui n’altéroient la hauteur du mercure que de la huitième partie d’un pouce ; des balances plus exactes auroient encore donné une plus grande préciſion. Ceux qui déſireront des détails plus circonſtanciés fut cette machine plus curieuſe qu’utile, & qui n’a guères été d’uſage, pourront conſulter les Tranſactions philoſophiques pour l’année 1666, n°. 14 ; & la Collection académique, partie étrangère, tom. II, pag. 41.

Baromètre ſtatique du chevalier Morland. Ce