Mercator, & pluſieurs autres ſont connus par leurs travaux. Helvétius, né en 1611 à Dantzick, obſerva beaucoup, fit une deſcription exacte de la figure de la lune avec toutes ſes phaſes ; donna, en 1668, ſa Cométographie & pluſieurs autres ouvrages. Il mourut le 28 janvier 1687, à l’âge de 96 ans. À ſa mort l’Europe étoit remplie de ſavans, & toutes les nations ſe diſputoient la gloire de découvrir & de perfectionner.
Dernière époque du renouvellement de l’aſtronomie, par l’établiſſement des académies. Le goût des aſſemblées littéraires fut le germe des académies ; & la plus ancienne de toutes les académies de l’Europe fut celle des jeux floraux de Toulouſe, établie en 1323. Il y eut, en 1638, des aſſemblées de ſavans, formées par le père Merſenne, & continuées chez Montmort & Thévenot : ces ſavans étoient Gaſſendi, Deſcartes, Fermat, Deſargues, Roberval, Bouillard, Frenicle, Auzout, Blondel, Paſcal. Ces aſſemblées ſemblent avoir été l’origine de l’académie des ſciences de Paris, qui fut formée le 22 décembre 1666. Les découvertes eſſentielles qui ont été faites par pluſieurs membres de cette compagnie, ſont les ſatellites de ſaturne, la grandeur & la figure de la terre, l’application du pendule aux horloges, celles des lunettes au quart de cercle, faite en 1668, & celle des micromètres aux lunettes.
La ſociété royale de Londres fut également formée par des aſſemblées de ſavans réunis à Oxfort & à Londres ; les plus célèbres étoient, Boyle, Ward, Wallis, Wilkins, Petty, Wallis, Goddard, Wren. Elles prirent, en 1660, une forme plus ſtable ; mais le recueil des mémoires de cette ſociété ne commença qu’en 1665, à l’exemple du Journal des Savans, qui parut le 5 janvier 1665 à Paris, & dont l’auteur étoit M. de Sallo.
Laurent Rook obſerva les immerſions & émerſions des ſatellites de jupiter. Huyghens, de Zuylichem, en Hollande, naquit en 1619, & s’acquit d’abord de la célébrité par ſon Syſtema ſaturnium en 1659, où il expliqua les apparences ſingulières de l’ANNEAU DE SATURNE, anneau de saturne ſur leſquelles Galilée & Helvétius s’étoient totalement abuſés. Il découvrit, en 1655, le 4e ſatellite de ſaturne, avec une lunette de 12 pieds. L’application du pendule aux horloges, pour en régler le mouvement d’une manière parfaitement uniforme, fut détaillée par Huyghens, en 1673, dans ſon Horologium oſcillatorium, annoncé dès 1658 ; il détermina, dans cet ouvrage, les centres d’oſcillation & les durées des vibrations des pendules dans la Cycloïde ; belle idée, mais à préſent reconnue inutile dans la pratique. En 1684, il quitta la France, & mourut en Hollande le 8 juillet 1695.
Sedilleau travailla à l’obſervatoire royal de Paris, depuis 1682 juſqu’en 1693 qu’il mourut. Richer fut envoyé à Cayenne en 1671, par l’académie des ſciences, pour y faire des obſervations. Bouillaud, Hooke, Grégori, Whiſton de Chazelles, Feuillée, cultivèrent, avec ſuccès, l’aſtronomie.
Jean-Dominique Caſſini, né à Périnaldo, dans le comté de Nice, le 8 juin 1625, fut un de ces hommes rares qui ſemblent formés par la nature pour donner aux ſciences une nouvelle face. En 1661, il s’occupa du calcul des éclipſes de ſoleil, & imagina une méthode de projection qui ſert à trouver les longitudes des pays où une éclipſe a été obſervée. Il obſerva les comètes de 1664 & de 1665, ſur leſquelles il compoſa des ouvrages ; & en 1665, la rotation de Jupiter & celle de mars par le moyen de leurs taches. Il s’occupa enſuite de la théorie des ſatellites de jupiter. Il fut appelé en France par Louis XIV, en 1669. Ce fut à l’obſervatoire de Paris qu’il commença, au mois de ſeptembre 1671, avec des inſtrumens choisis, une ſuite d’équinoxes, de ſolstices, d’oppoſitions & de conjonctions de planètes, obſervées ſans interruption. En 1672, il détermina la parallaxe ; il obſerva enſuite la comète de 1680 ; découvrit la lumière zodiacale en 1683, & quatre des ſatellites de ſaturne en 1684, &c.
M. Picard, né à la Flèche en Anjou, fut l’un des plus célèbres aſtronomes de l’académie des ſciences de Paris, dans ſon établissement. En 1669 il entreprit la meſure de la terre : en 1671 il fut envoyé à Uranibourg, pour déterminer la longitude & la latitude de ce lieu célèbre ou Tycho-Brahé obſerva ſi long-temps dans l’iſle d’Huenne. Il paſſe pour avoir imaginé avec Auzout, l’application des lunettes aux quart de cercle, &c.
Keirch, Roëmer qui découvrit la propagation ſuceſſive de la lumière en 1675 ; de la Hire, Keill, Flamſteed à qui doit un nombre prodigieux d’obſervations faites pendant 33 ans, avec un catalogue fameux de près de trois mille étoiles, entra en 1676 en poſſeſſion de l’obſervatoire royal de Greenwich ; Bianchini, Maraldi, de Louville, Lieutaud, Deſplaces, Manfredi de l’iſle, ſont des noms très-connus dans l’hiſtoire de l’aſtronomie.
Halley, né en 1656, & ſucceſſeur de Flamſteed, publia, en 1679, un catalogue des étoiles auſtrales ; obſerva le paſſage de mercure ſur le ſoleil, en 1677 ; viſita les aſtronomes des divers pays ; donna en 1683 une théorie ſur les variations de la bouſſole, dans laquelle il détermine des lignes courbes ſur la ſurface de la terre, où l’aiguille ne décline point, & auxquelles il aſſigne un mouvement périodique autour de deux pôles pris ſur la ſurface de la terre : il publia en 1705 le retour des comètes. On a vu en 1759 l’accompliſſement de ſa première prédiction. Ses tables aſtronomiques ont paru en 1749. ſept ans après ſa mort.
