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NOTICE ABRÉGÉE

De tétat des fabriquer d’étoffes de foie de Lyon pendant trente ans, jufqr/en 1786 inclujivement.

L’! nombre des métiers battants, dans la ville, a été, année commune, de douze mille ; il a varié de deux à trois mille, dans divufcs circonftances, par la difettc des foies, par des deuils trop prolongés, par des gu7rres, ~uineufes d’une part, & : qui arr~ toient le debouche de 1autre, enfin, par le gout ou le caprice, qui.a donné lieu à une confo~ mation plus ou moms grande des : av~, obret quelquefois confidérable ctuant aux métiers qu’il occupe.

Dans les dix dernieres années, les deux tiers & plus des métiers ont été employés à fabriquer des étoffes unie• ; les autres, à fabriquer des étoffes fa~onnées, brochéC ! S, 6c des velours de toutes les fortes. Avant cette époque, l’étiquette de la cour, dans les préfentatiens, lts cérémonies, les fêtes, eliigeoit un cofiume fomptueux & éclatant : les courtifans s’y conformoienr, & les bourgeois fingeoient les grands. On confommoit alors beaucoup d’étoffes du grand genre, d’étoffes riches, brochées & en dorure.

Comme la cour donne le ton à la ville, & que la France a fur toutes les nations l’empire de~ modes, les dames étrangeres, d’après les dames françoifes, ont adopté pour leurs vêtements, la toile, la mou ! feline, la gne, quel’i’Jefois même, tians k négligé, des étoffes de bine. Cependant les hommes ont plus imité les Anglois, qu’ils a’ont été im ités par perlonne. Le furtout fimple dedrapuni ou rayé, &legillet à laturque, font .levenus fort ! la mode : cette mode fe fourienr ; & l’on peut dire que la quantité d’étoffes de foie que l’on découpe pour les infiniment variables cbapeaux de femmes & gillets d’hommes, que ces étotfes, dis-je, ! ont en ce moment un objet capital des fàbriques de Lyon.

Les individus occupés à la fabrique de Lyon, fe divifent en plufitur~ clalfes : lu. Les maîrresmacchauds fubricams, qui n’ont pas de m~ticrs chez : ~..ux, mais qai font co : npofer les deffins par des hom ::nes à talent, qui achetent la foie, êt qui qui la donnent à tra· : ailler aux maîtres-ouvriers, m •>yenaant un prix cot : v ;  : nu, le1ncl l. : ur ell : payé lodi.tu’ils rend.. nt la piece fabriquée, av ; c le com ; te des matizr~s qu’ils ont r~~ues. 2°. Les maîtres-ouvrier~, libres de demeurer où ils vcu-Lnt, dans ia vide, 6c cie travadter pour qui boa leur f.. : m » le, ne p. : uv. : nt avoir qu’un, de ::x, troi. — • ou q..mc mttu : rs, : a : plu~. Ces métit’rs font’: l « P » ’.P’d~s apprentif>, des.. : omp : 1gno.. 3, à’i.ut 1. tn~tt.·c don ;  ; e ~ux p~e : n : crs, rit : n, ou pre : c1u.. : rt. : n ; au c.lntraire, il en cft payé ; aux derniers, environ lo.~ moitié de ce qu’il.reçoit du.al ; lrduu~ f.. b(’il :  ; au,

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Outre cela, les maîtres : ont à leur folde d’autres ouvriers ou ouvrieres pour tirer les cordes, devider la foie, faire les caTVJeuu, tous payéa à raifon de leur rravail.

Je palfe fous Jilence le nombre conGdOI-able d~ teinturiers, de chineurs, d’apprt1teurs de divers genres, pour arriver à l’évaluation g~nérale des étolf~s de cette &brique, dont on ne fauroit dire le nombre des pieces, attendu que l’aunage en eŒ fubordonné, foit pour habits d’hommes, foit pour robes de femmes, à la couleur du jour, à l’efpérance oa la crainte du marchand, au caprice des confommateurs.

On eftime qu’il ell : forti de Lyon, annuellement pour 6o millions d’etoffes de foie ; & qu’il eft refté dans la ville, pour la main-d’œuvre de la façon feule defdites etoffes, le cinquieme de ladite fomme de 6o millions de livres. Er pou~ les teintures, les dellins, les divers frais, & apprl1rs de toutes les fortes, une Comme à-peu-pr~s égale à celle indiquée pour les feules façons. Mais, • comme il en faut rabattre pour la teinture, le prix de l’achat des drogues, qui eft un objet confidérable, il faut toujours regarder que l’évaluation totale des diverfes fortes de main-d’œuvres, pour la feule fabrique des étoffes de foie de Lyon, e{l du quart au tiers. de 6o milliens de la valeur totale, c’eft-à —dire, d’environ 18 millions ; le refte eft le prix de l’achat des matieres premieres, & le bénéfice des fabricants & marchands, marchands de foie, marchands d’étoffes, march.mds commillionnaires.

Le dénombrement des perfonnes employées à la fabrique, fait il y a quelques années, dans un temps profpere, où l’on trouva environ quinze mille métiers en exercice, produiût environ : Maîrres— marchands— fabricants, failànt travailler pour leur compte,

Maîtres-fabricants-ouvriers, travaillant ou faifant travailler pour les précédents, Compagnons & compagnones du pays, . Compagnons étrangers,

Enfants des uns & des aurres, occupés ou non, mais vi’aRt dans la fabrique, Homm~ : s, femmes, filles ou garçons à g : 1gcs pour diverfes opérations, G~ : ns accelfaires à la f.lbrique pour des travaux ordinaires, nécetlàires, mais indéterminés,

Total

soo.

3 : 1.00.

J’ai indiqué ailleurs la quantité de foie qui entre, année commune, à Lyon ; elle e ! l environ de deux million.~ de livres, à-peu-près tn ;.)itiè de l’étranger, & moi : ié de lïntérieur. Les d~ux tius font employés dans les fabriques de Lyo·1 ; l i’autre tiers eft répJtti en~re celles de Sr. Chamont, ô.e Saint-Etienne 1 de Tours, Pc~ris, Rouen, oigitized by