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et viennent le soir, presque toujours par couples, dans l’été, sur les plages sablonneuses ou marécageuses ; la femelle, qui est plus grosse, porte sur son dos le mâle, sans que celui-ci y soit en état d’accouplement ni violemment attaché : leurs mouvemens sont fort lents et très-circonscrits, et lorsqu’ils marchent on ne voit aucune des pattes. Dès qu’on les touche, ils s’arrêtent et relèvent leur queue pour se défendre. Ils restent toute la nuit à moitié hors de l’eau, et ne cherchent à se sauver que quand ils sentent que le danger commence à être éminent. Leur queue est très-redoutée dans l’Inde et en Caroline, parce qu’on est dans l’opinion que sa piqûre est venimeuse. Les sauvages se servent de cette pointe en guise de fer de flèche. La chair des Limules est bonne à manger, et leurs œufs sont très-délicats. On sert sur les tables, à la Chine et au Japon, l’espèce qui lui est propre, et qui arrive, avec l’âge, à une longueur de deux pieds. Ces animaux se trouvent dans les mers des deux Indes, depuis l’équateur jusqu’au quarantième degré de latitude. Ils sont communs dans le golfe du Mexique, sur les côtes de Caroline, aux Moluques et dans les mers du Japon et de la Chine. Les Américains appellent ces Crustacés King-Krab. Les nègres des bords de la mer se servent du test vide pour puiser de l’eau ou pour d’autres usages domestiques. On connoît quatre ou cinq espèces de ce genre.

Limule polyphème, Limulus Polyphemus. Lat. Gen. Crust. et Ins. tom, 1. pag. 11. — Hist. nat. des Crust. et des Ins. tom. 4. pag. 96. — Limulus Cyclops. Fab. Suppl. Ent. Syst. p.371. (Jeune.) Monoculus Polyphemus. Linn. Syst. nat. id. 13. tom. 1, pars 2 p. 1057. — Limulus Sowarbi. Léach. (Zool. Miscel pl. 84.) Séba. Mus. nouv. édit. (1828) pag. 4. pl. XVII. no. 1. a. b. Il varie selon l’âge pour la taille et la couleur. Les vieux sont d’un brun-noirâtre, et les jeunes d’un jaunâtre qui tire sur le brun. L’arête du milieu du dos a, sur chaque pièce du test, trois épines : le slylet formant la queue est à peu près de la longueur du corps. Cette espèce se trouve sur une grande partie des côtes sablonneuses de l’Inde et de l’Amérique.

Limule des Moluques, Limulus moluccanus. Lat. Gen. Crust. et Ins. tom, 1. pag. 11. — Hist. nat. des Crust. et des Ins. tom. 4. pag. 92. pl. 16. 17. — Cancer moluccanus. Clus. exot. lib. 6. cap. 14. pag. 128. — Bout. Jav. lib. 5 cap. 31. — Raumph. Mus. 21. tab. 12. f. a. b. — Schæff. Monog. 1766. tab. 7. fig. 4-5. Il acquiert jusqu’à deux pieds de longueur, et diffère du précédent parce qu’il n’a point d’épines sur l’arête du milieu de la première pièce du test, laquelle se termine en avant par une petite élévation fourchue. Il est très-commun dans les Indes orientales, aux Moluques. Les Japonais l’appellent Kabutogani ou Unkia. M. Léach, dans le Dict. des scienc. nat., décrit une espèce sous le nom de Limulus tridentatus, et qui paroît être la même que la précédente. Sa patrie est inconnue.

On connoît encore quatre autres espèces de Limules ; deux ont été décrites par M. Latreille dans le Nouv. Dict. d’histoire natur. sous les noms de Rotundicauda et Virescens. Les deux autres sont publiées par Léach dans le Dictionnaire des sciences natur. sous les noms de Macleii et Latreillii.

Enfin, une septième espèce a servi à Léach pour instituer un nouveau genre que M. Latreille n’adopte pas. Léach donne le nom de Tachyplée, Tachypleus à ce genre. Il a les caractères généraux des Limules ; le dernier article des appendices des première et deuxième paires de pattes ambulatoires est étroit à la base, renflé intérieurement vers son milieu, et se terminant tout-à-coup en pointe. Deux doigts égaux terminent ceux de la quatrième et de la cinquième paire. M. Desmarets (Considér. sur les Crust., article extrait du Dict. des scienc. natur.) rapporte à ce genre le Limule hétérodactyle, Limulus heterodactylus, Lat, Gen. Crust. et Ins. tom. 1. pag. 12. — Hist. natur. des Crust. et des Ins. tom. 4. pag. 89. C’est son Tachypleus heterodactylus, loc. cit. pag. 356. On le trouve dans les mers de la Chine.

On a trouvé une espèce de Limule à l’état fossile ; elle est rare et n’a été observée que dans des couches d’une antiquité moyenne. M. Desmarets lui a donné le nom de Limule de Walch, Limulus Walchii, dans son Hist. nat. des Crust. fossiles, pag. 139. tab. XI. fig. 6. et 7., c’est le Cancer perversus de Knorr et Walch. (Monum. du déluge, tom. i. pag. 136. pl. 14.) Elle ne differe des espèces vivantes que par le rebord de la première pièce de la carapace qui est arrondi au lieu de former un angle aigu devant la bouche, et par d’autres caractères tirés de la forme et des épines du test.

XYPHOTHÈQUE, Xyphotheca. Voyez Xyphosures.

XYSTE, Xysta. Meig.

Genre d’insectes de l’ordre des Diptères, famille des Muscides de cet auteur ; il lui assigne pour caractères : antennes moitié aussi longues que l’hypostome, couchées, composées de trois articles ; le premier petit, les deux suivans presque d’égale longueur, comprimés, le dernier obtus à l’extrémité, muni à sa base d’une soie dorsale nue, biarticulée. Trompe cachée dans la