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tom. 5. pag. 222. no 5. Des environs de Paris. 2o. Xylote latérale, X. lateralis. Meig, id. pag. 224. no. 18. De France, d’Autriche el de Suède.

(S. F. et A. Serv.)

XYLOTOMES, Xylotomœ. Cinquième famille des Diptères de M. Meigen. (La quatrième de sa seconde division.) Il la caractérise ainsi :

Antennes avancées, rapprochées à leur base, triarticulées, dernier article sans divisions. Trompe cachée. Trois ocelles. Abdomen cylindrique, composé de six segmens outre l’anus. Balanciers découverts. Ailes écartées. Deux pelotes entre les crochets des tarses.

Cette famille ne contient que le genre Thereva, qui rentre dans la tribu des Mydasiens, famille des Tanystomes de M. Latreille.

(S. F. et A. Serv.)

XYPHOSURES, Xyphosura. Lat.

M. Latreille donne ce nom à un ordre de Crustacés de la section des Édentés, auquel il assigne les caractères suivans : point de siphon ; base des pieds (ceux du céphalothorax ou de la division antérieure du corps qui, les deux derniers exceptés, servent uniquement à la locomotion et à la préhension) hérissée de petites épines et faisant l’office de mâchoires ; test dur, divisé en deux boucliers, offrant en dessus deux sillons longitudinaux et recouvrant tout le corps, qui se termine en dessus par une pièce très-dure, ensiforme et mobile. Ces animaux sont constamment vagabonds. Cet ordre ne contient qu’un genre que nous allons faire connoître.

LIMULE, Limulus. Mull. Fab. Lat. Léach. Monoculus. Linn. Xyphosura et Xyphotheca. Gronoy. Polyphemus. Lamk. Cancer clusius.

Le corps des Limules est divisé en deux parties ; la première ou l’antérieure, que M. Latreille nomme céphalothorax, est recouverte par un bouclier lunulé, débordant et portant deux yeux très-écartés l’un de l’autre, entre lesquels M. Cuvier a observé trois petits yeux lisses rapprochés ; au-dessous de la carapace dont nous venons de parler, sont insérés, sur une saillie conique, en forme de bec ou de labre, deux corps semblables à deux petites serres de Crabes, didactyles ou monodactyles, selon les sexes, composés de deux articles que M. Latreille considère comme les antennes, et que Savigny assimile à la seconde paire de pieds-mâchoires des Crustacés, ainsi qu’aux mandibules des Arachnides, et auxquels il donne le nom de mandibules succédanées ou fausses mandibules ; à la suite de ces antennes se trouvent six paires de pieds, dont les deux derniers réunis forment un grand feuillet portant les organes sexuels, et dont les dix autres libres, et tous, à l’exception des deux premiers, didactyles. Ces pieds sont composés de six articles, le radical ou la hanche est hérissé de piquans ou épines dont le nombre est très-considérable aux deux ou trois premières paires de pieds : ces articles tiennent lieu de mâchoires ; l’article suivant, ou le premier de la cuisse, offre aussi quelques épines. La dixième paire de pieds diffère des autres par divers caractères, et surtout par les hanches, qui ne sont point maxillaires, et par l’extrémité intérieure du dernier article de la jambe, qui se termine par quatre petites lames mobiles, droites, alongées, pointues, égales et rapprochées en un faisceau longitudinal ; la partie extérieure de cette même extrémité de la jambe donne attache au dernier article, qui est terminé comme les autres par deux doigts mobiles qui diffèrent un peu des précédens. Le pharynx débouche entre les hanches de toutes ces pattes ; l’œsophage se dirige en avant, l’estomac des Limules étant situé, comme dans les Crustacés décapodes, vers le bord antérieur du test. La seconde partie du corps des Limules, ou la postérieure, est recouverte par un bouclier qui a en dessus la forme d’un trapézoïde échancré postérieurement, avec les bords latéraux armés d’épines mobiles et alternantes ; en dessous, et dans un creux en forme de boîte presque carrée, sont cinq paires de feuillets ou de larges pieds natatoires dont la face postérieure est garnie de branchies. L’anus est placé à la racine de la pointe qui termine le corps ; cette pointe est cornée, très-dure, droite, trigone, très-pointue et souvent armée sur le dos de petites dentelures ; elle s’insère dans une cavité au milieu de l’échancrure postérieure de la seconde pièce du test, et elle est articulée avec elle par le moyen d’une tête dont les deux côtés sont dilatés et appuyés sur deux saillies de cette pièce ; le cœur, comme dans les Stommapodes, est un gros vaisseau garni en dedans de colonnes charnues régnant le long du dos et donnant des branches des deux côtés ; un œsophage ridé, remontant en avant, conduit dans un gosier très-charnu, garni intérieurement d’une veloutée cartilagineuse toute hérissée de tubercules et suivi d’un intestin large et droit. Le foie verse la bile dans l’intestin par deux canaux de chaque côté. Une grande partie du test est remplie par l’ovaire dans les femelles, et par les testicules dans les mâles.

Clusius ou Lécluse et Boutius sont les premiers naturalistes qui aient mentionné et figuré des Limules. Muller les confond avec les Apus ; Fabricius les en a distinguées, mais il les a placées dans son ordre des Kleistagnathes ou Décapodes Brachiures de M. Latreille. Enfin, Lamarck ayant conservé le nom de Limule au genre Apus, appelle Polyphème le genre dont nous traitons. Ces animaux vivent dans les mers des pays chauds,