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auteurs ont remarqués, & qu’ils ont fait connoître. Enfin c’est abréger beaucoup l’étude, & par conséquent rendre un service bien important.

Cependant, en faisant l’éloge des méthodes, & en remerciant les auteurs qui ont eu la sagacité & la patience nécessaires pour les tracer, je ne peux m’empêcher de remarquer qu’on peut leur reprocher un défaut dans leur travail, qui leur est commun à tous, excepté à M. Geoffroy qui l’a en partie évité. Ce défaut est de n’avoir eu aucun égard à la grandeur des insectes, en sorte que la même division comprend souvent les plus grands & les plus petits : si les auteurs avoient déterminé certaines proportions, certaines divisions de grandeur, ce caractère seul, si frappant, si facile à reconnoître auroit encore beaucoup ménagé le tems en indiquant l’ordre de division dans lequel on auroit dû chercher l’insecte que l’on examine. M. Geoffroy a à la vérité mesuré la grandeur de chaque espèce ; mais cette mesure stricte n’est pas celle dont je parle ; elle peut d’ailleurs être vicieuse, en ce qu’il y a des individus plus grands les uns que les autres ; M. Geoffroy n’a pas employé la grandeur comme caractère constituant de sa méthode ; quelques auteurs ont établi des sections d’après la grandeur des insectes. Mais je crois que ce signe eût pu être employé beaucoup plus généralement qu’on ne l’a fait, & que son emploi rendroit l’étude beaucoup moins longue.

3o. Quelques physiciens ont peu ou point considéré dans les insectes, leur forme extérieure & leurs habitudes ; mais ils ont eu pour but d’observer leur organisation, la structure de leurs différentes parties, la manière dont s’exécutent ces changemens qu’on avoit improprement nommés métamorphoses. Personne ne contestera à Swammerdam le premier rang parmi ces auteurs ; il le mérite tant par le nombre de ses observations que par la sagacité avec laquelle il les a faites, la simplicité & la clarté avec lesquelles il en rend compe ; peut-être Wallisnet mérite-t-il d’être nommé après Swammerdam ; & ensuite Malpighi, Leuwenhoeck, MM. de Geer, de Réaumur, Lyonet, ont ajouté aux connoissances que nous ont procuré ces auteurs ; divers physiciens, en écrivant sur la physiologie, ou l’anatomie, ont aussi parlé de l’organisation des insectes, mais par occasion, sans se proposer ces animaux pout but.

Swammerdam est celui qui nous à le premier éclairé sur les changemens que subissent les insectes. Ce qu’il a découvert & écrit à cet égard, est devenu la base & la somme de nos connoissances sur ce sujet. On n’a fait depuis que confirmer ses découvertes. Les auteurs dont je viens de parler méritent, à juste titre, le nom d’anatomistes.

Rédi a le mérite d’avoir le premier révoqué en doute l’origine des insectes qu’on attribuoit à la putréfaction ; d’avoir démontré par l’expérience qu’ils se reproduisent, comme les autres animaux, par le concours des deux sexes. Comme c’est un effet de leur organisation, je place Rédi à la suite des anatomistes, quoiqu’il n’ait parlé que de l’effet, sans décrire les organes.

4o. Beaucoup d’auteurs se sont contentés de décrire les insectes, soit qu’ils les aient considérés avec ou sans méthode. Mais d’autres ont ajouté des figures à la description, & ces figures ont été ou simplement gravées, ou gravées & colorées ; MM. de Réaumur, de Geer, &c., fournissent des exemples de figures ajoutées aux descriptions & simplement gravées, & l’on pourroit dire qu’une foule d’auteurs en fournit de figures colorées, tels sont Cramer, Harris, Roesel, Klerk, Schoeffer, Albin, Ernest, &c. On pourroit désigner ces auteurs par le nom de figuristes, en ajoutant que les figures données par les uns ne sont pas colorées, que celles données par les autres le sont ; que ces auteurs ont représenté des insectes de tout genre & de tout pays, comme Roesel, d’autres certains genres d’insectes seulement, comme Cramer les Papillons, Stholle les