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xiv
DISCOURS

avoit sous lui quatre classes de commis. La premiere suivoit la correspondance des provinces ; la seconde comprenoit ceux qui fabriquoient des étoffes d’or pour le service de l’empereur ; la troisieme tenoit un état de l’or remis chaque jour aux monnoies ; & la quatrieme étoit composée des orfevres qui faisoient des vases, des anneaux & des bracelets d’or, &c.

Le cinquieme bureau étoit chargé de payer les frais des courriers que l’empereur & les généraux envoyoient dans les provinces & aux armées. Il étoit désigné par le nom de scrinium auri ad responsum.

Le sixieme étoit le bureau du vestiaire, qui comprenoit trois classes d’officiers & d’écrivains occupés de tout ce qui concernoit non-seulement la garde robe de l’empereur & de sa famille, mais encore l’habillement des troupes.

Le septieme étoit celui de la vaiselle de l’empereur, scrinium ab argento.

Les fonctions des huitieme & neuvieme s’étendoient à la fabrication des monnoies d’argent, appellées milliarensses[1], destinées à la solde des troupes, au paiement de la vaisselle du prince, & à tous les détails qui s’ensuivoient.

Des secrétaires ou greffiers, qui tenoient registre des jugemens & décisions du surintendant, composoient le dixieme bureau.

Enfin le onzieme étoit formé des inspecteurs appellés Mittendarii', parce qu’ils étoient envoyés dans les provinces pour presser le recouvrement des impositions, & pour faire voiturer les deniers au trésor impérial.

Parmi les commis des provinces, on comptoit d’abord les receveurs généraux, appellés Thesaurarii, des receveurs particuliers établis en différens districts, à-peu-près de l’étendue de nos élections, désignés par le nom de Metrocomia. Les quittances que délivroient ces derniers, étoient non-seulement signées d’eux, mais d’autres commis d’une grade inférieur, appellés Arcarii, caissiers, des contrôleurs nommés Tabularii, & des commis aux expéditions, appellés Chartularii.

Le surintendant du domaine, Comes rerum privatarum, avoit aussi le titre d’illustre[2] ; son département embrassoit tout ce qui a rapport aux rivieres & à leur navigation. A sa place étoit attachés une juridiction, dont le ressort s’étendoit à différens crimes, tels que le viol & l’inceste, la corruption des juges, les exactions des huissiers ou sergens appellés Palatini.

Ce surintendant remplissoit aussi les fonctions de grand-maître, & faisoit toute la dépense de la maison de l’empereur & de l’impératrice.

Il avoit, dans les provinces, plusieurs officiers ou lieutenans, appellés Procuratores rationales, chargés d’incorporer au domaine les biens tombés en commise, ou dévolus au fisc par quelque cause que ce fût. Ils étoient en même tems directeurs des fonds & des revenus affectés autrefois au culte des fausses divinités, & appliqués depuis aux églises.

Les intendans des haras, les inspecteurs ou maîtres des forêts, étoient encore subordonnés au surintendant du domaine, ainsi que le grand-écuyer ou connétable de l’empereur.

On comptoit quatre bureaux affectés à la régie du domaine impérial.

Le premier, pour l’administration des biens concédés aux églises, & tenir registre des privileges, s’appelloit scrinium beneficiorum.

Le second avoit pour objet de faire payer les cens annuels & les prix des baux.

Dans le troisieme, auquel on donnoit le nom de scrinium securitatum, se déli-

  1. Cette monnoie valoit la dixieme partie d’un écu d’or, & revenoit à deux sols tournois.
  2. Ses armes étoient un livre élevé sur une table couverte d’un tapis. À gauche étoit un coffre, & tout le champ étoit semé de piles d’or & de vases remplis de différentes monnoies.