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ARE — ARG

à-dire, en lever toutes les difficultés, le clorre, l’arrêter & le solder.

Les difficultés sont levées en rapportant tous les acquits, toutes les quittances qui ont rapport aux charges & aux dépenses.

Un compte est clos après avoir été revêtu d’un arrêté à la suite de l’état final.

Il est soldé lorsqu’on a compté la somme portée par l’arrêté.

Voyez Appurement.



APPUI, s. m. mot d’usage dans la comptabilité. On dit : rapporter des pieces à l’appui de son compte, c’est-à-dire, représenter les pieces qui prouvent la vérité des articles de recette & dépense employés dans le compte.



APPUYER, v. a. dont on se sert dans la comptabilité, pour désigner l’action de rapporter des pieces au soutien d’un compte. On dit en ce sens, appuyer un compte de pieces justificatives.



ARBITRAIRE, adj. par lequel on désigne un pouvoir qui n’est limité par aucune loi ; un impôt, qui n’a point de base certaine, ou dont les principes sont si peu sûrs, que la volonté de l’administrateur peut en tenir lieu. Les impôts personnels ont l’inconvénient d’être arbitraires, parce qu’ils sont fondés sur une connoissance prétendue des facultés de redevables. Heureuse la nation chez laquelle tout arbitraire est impossible en matiere d’imposition !

Voyez Impôts.



ARCHERS, nom par lequel l’ordonnance des gabelles désigne les gardes attachés à cette partie. Ils sont appelés indifféremment gardes & archers, dans les articles 10 du titre 17, 19 du titre 18 de l’ordonnance dont il s’agit.



ARÉOMETRE, s. m. instrument de physique dont l’usage a d’abord été ordonné aux barrieres de Paris, pour connoître les différens degrés de force de l’eau-de-vie, & l’assujettit aux droits en conséquence.

Plus l’eau-de-vie est forte & spiritueuse, plus l’instrument s’y plonge & fait connoître par une échelle de graduation si la liqueur est simple, double, ou esprit-de-vin.

Lorsque l’aréometre n’entre dans la liqueur que jusqu’au vingt-deuxieme degré, l’eau-de-vie est simple.

S’il enfonce jusqu’au trente-quatrieme, c’est de l’eau-de-vie double ou rectifiée.

Au trente-quatrieme degré & au-dessus, c’est de l’esprit-de-vin ; &, suivant cette indication, on perçoit les droits, simples, doubles, ou triples.

L’expérience qui a été faite de l’utilité de l’aréometre, pour prévenir les fausses déclarations de la qualité des eaux-de-vie, a déterminé le conseil à en ordonner l’usage général, par lettres-patentes du 13 février 1782, régistrées en la cour des aides de Paris, le 15 mars suivant, toutes les fois qu’il seroit question de percevoir des droits sur des eaux-de-vies ; ces lettres accordent le privilège exclusif & indéfini de la fabrication & de la vente des aréometres, au sieur Carlier.

Voyez Eau-de-vie.



ARGENT (L’), s. m. Ce mot, pris dans un sens général, signifie richesse. Ainsi l’argent doit être considéré comme signe ou mesure des valeurs, & comme le moyen d’acquérir des jouissances. A ce double titre, ce mot mérite bien une place dans un dictionnaire de finance, puisque cette science a, pour but unique, de recueillir une portion de la richesse publique, ou, pour parler en d’autres termes, d’attirer l’argent des sujets de l’état, sans néanmoins en tarir, ni altérer les sources.

On verra par l’analyse de l’opinion des plus célebres écrivains politiques sur l’argent, que comme ce métal n’est que le gage d’un marché, ou la représentation d’une valeur, il peut arriver un tems, où son abondance extrême, exigera qu’on le supplée ou par l’or, ou par un autre signe quelconque.

« L’argent, dit M. de Montesquieu, liv. 4, ch. 7, doit être banni des institutions où l’on veut conserver des mœurs pures. Mais dans les grandes sociétés, la variété, l’embarras, l’importance des affaires, la facilité des achats, la lenteur des échanges, demandent une mesure commune. Pour porter par-tout sa puissance, ou la défendre, il faut avoir ce à quoi les hommes ont attaché par-tout la puissance ».

Aussi-tôt que la fécondité de la terre & le travail des hommes eurent multiplié les objets de leurs desirs, les échanges devinrent plus difficiles, & l’on eût besoin d’établir une mesure commune à laquelle on pût rapporter tous les marchés. On choisit successivement différens objets pour remplir cette fonction ; mais insensiblement l’argent, ainsi que l’or, fût adopté par la plus grande partie des nations. La rareté, la beauté de ces métaux & la faculté qu’ils ont d’être à la fois très-divisibles & non périssables, déterminerent, avec raison, cette préférence.

La division de ces métaux en portions égales, revêtues de l’effigie du prince, rendit cette mesure des valeurs encore plus commode : chacun étant dispensé de peser cet or & cet argent, & d’examiner si ces métaux étoient purs & sans alliage.

On ne connoît parmi les états policés, que la Chine, où l’argent ne soit pas monnoyé. On le divise en petits lingots, que l’on coupe par petits morceaux, pour faire les paiemens. C’est le poids seul qui fait la valeur, & non la marque du