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DES CARTES


référées à Genève, dont la longitude que l’on faifoit dans ce temps-là de 4., a dû diminuer d’environ n’, par une fuite néceflaire des opérations Géodéiiques, relatives à la carte de France. On a fait des combinaifons analogues aux précédentes fur Bormio, Chiavenua & Coire. Les longitudes n’ont pas différé, entre divers réfultats, de plus de 3’, & les moyens qu’on a employés affurent, du moins, que les longitudes de ces points font plutôt fortes que foibles. Quant aux latitudes, celle de Coire peut paraître forte : cependant elle eft le réfultat des originaux par lefquels on a dû fe laifler guider ; on les a auparavant affujettis principalement aux latitudes de Como & de Zurich. Les cartes de MM. Scheuchzer 6k ; Gyger ont donné la latitude trop forte. M. Delifle a trouvé la même que nous, & les autres originaux ont fait trouver un peu moins.

Au refte, dans les pays de hautes montagnes, il eft difficile d’obtenir des diftances exactes, à caufe des détours fréquens auxquels on eft oblige de s’affujettir ; c’eft pourquoi on ne ferait point étonné fi fur cette ville on s’étoit écarté de peu de minutes des hauteurs qu’on peut y obferver. Pour aflujettir plus furement les matériaux de cette carte, on a emprunté les points déterminés des pays circonvoiiins. La France en a fourni avec profulion depuis l’Alface jufqu’en Franche-Comté ; on peut voir dans l’Analyfe de l’Italie, qui précède, ceux que la Savoie, le Piémont & l’Etat de Venife ont pu procurer, on a extrait du Tyrol les points de Glurentz, de Lindau, &c. ; on fera mention de ces lieux en traitant de 1 Allemagne, de même que de quelques points de la Souabe dont on s’eft fervi.

Les Suifles, originairement Gaulois ou Celtes, furent fournis aux Romains, aux Bourguignons, aux Allemands, aux Francs. Leurs mefures en longueur doivent avoir rapport à quelques-unes de celles de ces nations ; en effet, à Bâle il y a le pied qu’on pourrait nommer d’Europe, & le pied du Suiffe. On évaluoit en Europe les diftances itinéraires par quarts-d’heures ( M. Pau£ton, Métrologie ) ; il y en avoit 80 dans un degré ; c’eft le mille d’Europe ou la migérie d’Efpagne ; ce mille devoit être de 8 ftades de 600 pieds chacun ; ainli le degré du méridien contenoit 384000 de ces pieds ; tel eft celui de Bâle ; il vaut io p. 8 ?. 4 f ". 5— du pied de Paris. D’ailleurs, û ce mille contenoit 1000 pas géographiques, comme il femble que cela doit être, chacun égalera l’aune de Bretagne. Ce pas étant de < ; pieds, fera e^a£tement le pied de Caftille. On fe fert du pied romain à Zurich ; mais à Berne &c prefque dans toute la Suifle, on fait u£ £e il

du pied du Suifle ; il y en a 3 70 3 70 dans un degré.

Les très —grandes lieues de Suifle font de 8 au degré ; ainli elles font chacune de 10 milles d’Europe, ou de 48000 pieds de Bâle. Il y a aufli des lieues helvétiques de 10 au degré, qui reconnoiffent la même origine que les précédentes ; car elles font de 8 milles d’Europe, ou de 3 8400 pieds de Bâle. Il y a encore des lieues de 1 2 au degré, ou de 3 2000 des mêmes pieds ; chacune de ces lieues eft compofee de 2 fiunden ; cette dernière menue, qui eft de 24 au degré, ou de 16000 pieds d’Europe, eft le tiers de la très —grande lieue. Le ftunde doit être pour un françois la lieue commune de Suifle. On fe fert dans quelques cantons du mille commun d’Allemagne ; il eft compofé de 5 milles romains ; ainfi le pied de Zurich en eft: l’élément. Le pied du Suifle, qui eft de 1 1 ?. 1*. 1’. du pied de Paris, eft les ~l de la coudée d’Egypte, il ne paraît pas être l’élément des mefures itinéraires de la Suifle. Il ne l’eft même que rarement de l’aune ; car à Bienne, à Broug, à Bâle, à Berne, c’eft le drâh du Caire qui eft l’aune, ou à très-peu près ; celle de Bienne cV de Broug paraît trop grande feulement de ~, & les autres paroiflent trop petites de la même quantité, afin qu’elles foient de 200000 au degré. L’aune à Lentzburg, à Zurich, à Vintherthur, à Zoffingen, à Saint-Gall, eft de deux pieds grecs, ou de 180000 au degré; l’aune à Neufchatel, à Vevai, à Yverdun, à Laufanne, & peut-être aufli à Genève, eft: de 4 pieds de Caftille, elle eft de 1 00000 au degré ; l’aune à Bâle, compofee de trois braches, eft de fix pieds d’Efpagne, ou de deux varres de Caftille ; elle eft de 66666 f au degré. Par conséquent la grande lieue en Suifle, de 8 au degré, a 25000 aunes de Berne, 22500 aunes de Zurich, &c 12500 aunes de Neufchatel. La lieue helvétienne de 10 au degré contient 20000 aunes de Berne, 18000 aunes de Zurich, &C 10000 aunes de Laufanne ; la lieue de 12 au degré renferme 15000 aunes de Zurich, &c le ftunde de 24 au degré contient 7500 aines de la même ville.

Article IV.

Le Royaume d’Efpagne & celui de Portugal, N°. depuis 44 jufqud 50.

On a eu pour conftruire cette carte, l’Efpagne, par Keflel Gérard, d’après les obferv.-tions d’André d’AImada, prpfèffetir à Coimbre; I Efpagne &: le Portugal, en 4 feuilles, par L.illot 1716; l’Efpagne par Rodi igue-Mv 3 ndcz.-Sylva, que G. Dcliile