Page:Encyclopédie méthodique - Artillerie.djvu/38

Cette page n’a pas encore été corrigée
BAL BAL 23

le poids sont aussi déterminés. Lombard a calculé des tables pour toutes les circonstances du tir des bouches à feu. M. Poisson a aussi donné, dans son Traité de mécanique, plusieurs formules pour calculer les trajectoires décrites par les projectiles.

BALLES. Projectiles en plomb qu’on lance avec les armes à feu portatives.

Le plomb pèse en raison de son épuration : la pesanteur des balles influant sur l’étendue des portées & la justesse dans le tir d’une arme, on ne doit emplover, pour les couler, que du plomb bien épuré. Il n'est pas moins important que les balles aient exactement le diamètre prescrit.

Toutes les balles qui ont des bavures doivent être rebutées ; car leur diamètre est trop grand précisément de l'épaisseur de ces bavures, qui se trouvent à la jonâiondes deux coquilles du moule, lorsqu’il n’a pas été bien fermé. Cette ouverture plus on moins grande donne d’ailleurs une forme ovale aux balles.

Toutes les balles qui ont des soufflures doivent également être rebutées.

On revivifie le plomb qui peut se trouver dans les crevafles, en ajoutant à la fonte, qu’on en fait féparément, un peu de poudre de cbarbon de ^ois, du fnif ou de la réfine. Par-là , ce métal éprouve bientôt sa rédufiion Si reprend ses qualités.

Depuis 1792, les balles des armes à feu portatives ont o met. 016 à‡ ? lig’ 1 point) de diamètre. Les vingt pèfent o kiï. 480 (1 iiv.). Avant cette époque, elles avoient o met. 0166 ^7 Hg. 4 poitits) de diamètre, & les dix-huit pefoient o lui» 489 (i Iiv.). On fent que ces dernières dévoient donner plus d’étendue & plus d’exaâitude dans les portées ; mais, après avoir tiré une certaine quantité de coups, le canon étant encraiTé 8l fc chargeant moins facilement, on a préféré les autres ; cependant tout porte à croire qu’on en viendra à oes balles un peu au-deiTus de celles de vingt, à okil’ 489 (à la livre), en faisant à cet effet les cartouches avec l’espèce de papier qui convient à cet objet, 81 en exigeant plus de foins de la part des soldats : en eflet, le calibre exaâ du canon de fuGl étant de o met. 0174 (7 lig. 9 points), 81 le diamètre de la balle aâuellement en usage étant deo met. 016 (7 lig i point), la différence est au moins de o met. ooi5 (8 points). Il doit réfulter de cet état de chofes des battemens considérables, & un tir très-incertain, car le papier de la cartouche qui enveloppe la balle, est ordinairement décniré au premier choc, 81 laiffe le projectile à nu.

Les balles fervant à l’épreuve des canons’ de fuGls, moufquetons & pistolets de cavalerie, font du seizième de o kil. 489 (> Hv.), 8l celles pour les canons de pistolets de gendarmerie font du Tingt-fixième de o kil. 489 (i Iiv.).


Des expériences faites en i8i4i ont confi^^j ce que Ton favoit déjà : !<>. qu’on obtenoit plus d’effet avec des balles de dix-huit à la livre » qu’arec celles de vingt 5 20. que la justeffe du tir avec des balles de dix-huit à la livre étoit à la justeffe du tir, avec celles de vingt, comme 36 est à 89, c est-à -dire, qu’on obtenoit deux fois & demie plus de justeffe avec les premières qu’aveu les second es ; 3^. pour connoitre couibien la cai’ touche avec des Dalles de dix-huit pcrmettoit de tirer de coups, sans se trouver dans l’obligation de nettojer l’arme, on a fait tirer plusieurs fois cent cartouches de ce calibre avec le même fusil, & on n’a rien remarqué qui pût empêcher de le fervir de ces munitions à la guerre, parce qu’on chargeoit presqu’autfi facilement au centième coup qu’au premier ; mais on doit observer qu’on n’obtenoit ces avantages qu’avec des poudres fines, de trois mille à trois mille quatre cents grains mt eramœe, tandis qu’avec les poudres à canon, aites de guerre, de trois à quatre cents grains au gramme, l’on n’a jamais pu aller au-delà de quarante à cinquante coups, tans éprouver une grande difficulté pour charger l’arme.

Pour éviter les bavures, on a propofé de faire les balles de fusil à l’emporte-pièce, au lieu de les couler ; mais le déchet du plomb pour réduire leA.^ faumons en planches destinées à être foumifes au ^^ balancier, le second déchet réfuliant du débris des planches qu’il faudroit refondre pour en faire de nouvelles, &c., occ a fionn croient un déchet de p(us de dix pour cent, & une plus forte dépenie de main-d’œuvie.

Enfin, M. Clément, lieutenant-colonel d’artillerie, a propofé, dans dés Mémoires sur les armes portatives, de fubftitner des balles en fera cellei en plomb ; mais il réftilteroit de cette innoyation une prompte détérioration des canons, soit que ces balles proviennent de fer forgé, soit qu’elles proviennent immédiatement de la fonte.


Balles à feu. Les balles à feu se font avec les mêmes matières 8l se construifent presque dtf la même manière que jies carcafles. Leur différence confifte en ce que les carcasses ont des bandes & des cercles en fer ç^\ les lient, au lieu que les balles à feu font feites avec un fac de toile de forme ovale, 8c, de même que les carcasses, elles font cordelées avec du menu cordage, pour leur donner plus de solidité. Elles se chargent avec di ver ses compofi tiens.

Composition grasse : poix noire 24 parties, poix blanche 12, fuif de mouton 4, poudre grainée4o, camphre ^.

Compofition vive : pulvérin 10, salpctre 9^ charbon i’ fciure de bois 1, huile de lin 2 |.

Ces artifices se tirent dans les mortiers comme les bombes 5 ils font destinésà éclairer les travaux d’une place affiégée ou à incendier les édifices. Dons le premier cas on les tire à petites charges,