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quelque chose de très-variable, à entendre le mot et l’idée dans le sens simple.

Ainsi, lorsque l’espace sacré ou l’hiéron étoit fort circonscrit et qu’on eut bâit à l’entour un mur, on eut non plus un champ muré, mais un bâtiment qu’il fut naturel de couvrir, et de-là la troisième classe de temple formant un naos, qui n’étoit lui-même que la clôture de l’hiéron. Ce sont là les temples qu’on a pu comparer à une maison, avec une porte d’entrée, et si l’on veut avec un pronaos ou vestibule, et qui renferimoit le terrain sacré.

Si l’on veut supposer ce terrain sacré ou cet hiéron plus étendu, on aura une quatrième espèce de temple, celle des édifices, qu’on peut diviser en plusieurs classes d’ordonnances, qu’on connoît sous les noms de temples prostyles, amphiprostyles, pseudopériptères, périptères, diptères (voyez tous ces mots), où le peribolos est composé de murs soit lisses, soit avec des colonnes engagées, ou bien orné de colonnes isolées, c’est-à-dire, avec un ou deux rangs de galeries ambiantes.

Dans les données de ce système, et en supposant la terre sacrée, ou l’hieron, d’une plus vaste étendue, on aura une cinquième espèce de temples, celle où l’édifice, tel qu’on vient de le décrire, se trouve au milieu de l’espace, entouré lui-même d’un mur orné de colonnes, faisant un promenoir tout à l’entour, et qu’on appela proprement peribolos.

Nous savons que beaucoup de temples antiques, mais surtout les plus grands, furent ainsi environnés d’un péribole formant une très-vaste place.

Cette place étoit ordinairement ornée de statues, d’autels et de monumens de tout genre : quelquefois elle comprenoit de plus petils temples, et elle renfermoit encore des plantations et des bois sacrés.

Le péribole du temple de Jupiter Olympien à Athènes, qui fut terminé sous le règne d’Hadrien, avoit quatre stades de circonférence. On y comptoit un grand nombre de statues consacrées à cet Empereur, par les villes de la Grèce qui avoient été l’objet de ses libéralités. Là se trouvoient d’anciennes statues, telles qu’un Jupiter en bronze, un petit temple de Saturne et de Rhéa, un emplacement particulier qui portoit le nom d’Olympia, et qui probablement étoit planté d’arbres.

ll y avoit un semblable péribole autour des temples suivans ; savoir, le temple de Bacchus à Athènes, celui de Palaemon sur l’isthme de Corinthe, les temples d’Hercule et d’Esculape à Sicyone, celui de Cérès sur l’acropole à Phlius, celui de Despoina à Acacestium en Àrcadie, celui d’Esculape à Titane : il étoit environné de vieux cyprès.

Le temple d’Apollon Didyméen, près de Milet, avoit un péribole et un bois sacré.

Les temples circulaires avoient aussi quelquefois leur péribole, et tel se montre encore le temple qu’on appelle de Jupiter Serapis à Pouzzol.

Pausanias cite beaucoup de temples avec des bois sacrés. Il est à croire que ces bois avoient un mur d’enceinte ou péribole. Peut-être aussi l’usage n’en étoit pas impérieusement prescrit.

On voit encore aujourd’hui en toute réalité un péribole au temple d’Isis à Pompéii. La seule différence entre ce péribole, et ceux qu’on vient de citer, c’est que le petit naos, au lieu d’être dans le milieu de l’enceinte, est à une extrémité, c’est-à-dire, attenant à une des parties du carré formé par elle. On trouve de même dans cette enceinte des autels, et une œdicula parfaitement conservée.

Mais le plus notable exemple de péribole, est à Palmyre, où le grand temple periptère est environné d’une enceinte formée d’un mur avec deux rangs de colonnes intérieures. Chaque face de ce vaste carré a de 7 à 800 pieds de longueur. Voyez Palmyre.

PÉRIDROME, s. m. C’est le nom qu’on donne, dans un temple périptère, à l’espace ou à la galerie, et si on l’aime mieux, à l’allée qui règne entre le mur du naos et les colonnes qui en forment ce que les Grecs appeloient les ailes. Le mot péridrome peut également, d’après sa formation, s’appliquer à toute galerie servant de promenoir autour d’un édifice.

PÉRIPHÉRIE, s. f. signifie contour.

PÉRIPTÈRE (adj. des deux genres). Ce mot se compose de deux mots grecs, pteron, qui veut dire aile, et péri, qui signifie autour.

Périptère signifie donc qui a des ailes à l’entour, qui est entouré d’ailes. C’est que, comme on a eu déjà l’occasion de le dire, et comme on le redira au mot Pteron, le dessin d’un temple périptère grec, considéré soit en plan, soit en élévation, donnoit l’idée d’un corps ailé. Les galeries on colonnes qui l’entourioient, sembloient en être les ailes.

Le mot périptère caractérise une des espèces de temples grecs, dont le naos ou la cella étoit environné d’un seul rang de colonnes, pour le distinguer de celui qui en avoit deux, et qu’on appeloit diptère (voyez ce mot), ou de celui qui n’avoit que des colonnes engagées dans le mur, qu’on appeloit faux-périptère, pseudo-périptère, ou de celui qui avoit des colonnes engagées dans le mur, et un rang de colonnes engagées : c’étoit le pseudo-diptère. Voyez ces mots.

Rien de plus commun parmi les restes des temples grecs, que le temple périptère. Il suffira de citer ici ou de rappeler à la mémoire les temples de Minerve et de Thésée à Athènes, tous les temples de la Sicile et de la grande Grèce, qui