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que la forme circulaire n’étoit pas le caractère indispensable d’un panthéon, comme on se l’est imaginé d’après les antiquités de Rome ; car on met au nombre des édifices qui eurent le nom de panthéon, ce qu’on appelle le temple de Minerva medica couvert par une coupole.

Le plus fameux de tous ces monumens est le panthéon d’Agrippa à Rome, conservé presqu’en entier, moins quelques restaurations et modifications qu’il a dû subir par le laps dus années, et en raison de sa destination nouvelle.

Nous ne dirons ici rien de plus d’un ouvrage dont on trouvera les notions à beaucoup d’articles, tels que Coupole, Caissons, Péristyle, Temple, etc.

PAPETERIE, s. f. C’est un grand bâtiment établi ordinairement auprès d’une chute ou d’un courant d’eau rapide, où l’on fabrique le papier.

Ce bâtiment est distribué en différentes pièces qui ont chacune un usage et un nom particulier, comme le pourrissoir, lieu où l’on fait dissoudre les vieux linges dont on fait le papier. D’autres pièces s’appellent la batterie, dont l’eau fait agir les maillets armés de tranchans, pour hacher et réduire en bouillie les vieux linges (ce qui forme le moulin à papier) ; la cuve est le lieu où l’on fige les papiers dans les châssis ; l’étendoir est celui où on les fait sécher ; et il y a le magasin, où on plie et où l’on emballe les papiers, sans compter les hangars, les fourneaux pour le bois et le charbon, les logemens pour les ouvriers.

PARALLÈLE, adject. , dont on fait aussi un substantif. Comme adjectif, parallèle est l’épithète qu’on donne à des lignes, à des figures, qui, dans toute leur étendue, sont à une distance égale.

Parallèle, comme substantif, est un synonyme de comparaison. Ainsi, quelques écrivains ont fait des ouvrages dans lesquels ils comparent les différens systèmes des architectes sur les proportions des ordres, les différentes architectures entr’elles, et leurs monumens, et ils ont donné à ces ouvrages le titre de parallèle. Voyez à l’article Chambray ; la mention que l’on a faite du parallèle de l’architecture antique et moderne de cet auteur.

PARAPET, s. m. Ce mot est le même que le mot italien parapetto, lequel signifie un corps élevé, qui va jusqu’à la poitrine, et qui garantit les passans du danger d’un précipice. C’est donc un petit mur d’appui qu’on appelle aussi garde-fou, et qu’on établit sur un pont, sur une terrasse, sur un quai.

PARAPETASMA. Nom que les Grecs donnèrent, en général, à ce que nous appellerions rideau de tenture, tapis.

Pausanias a fait plus d’une mention du parapetasma et de son emploi dans les temples. C’étoit un très-grand tapis qui se plaçoit dans l’intérieur du naos, en avant de la statue de la divinité. Il se relevoit et s’abaissoit pur le moyen de cordes et de poulies. Au temple de Jupiter, à Olympia, le parapetasma étoit de pourpre et avoit été donné par le roi Antiochus ; il se relevoit jusqu’an haut du temple. Pausanias nous apprend qu’au contraire celui du temple de Diane, à Ephèse, s’abaissoit jusque sur le pavé.

PARATONNERRE, s. m. On appelle ainsi une barre ou verge de fer, terminée en pointe, qu’on place sur le point le plus élevé d’un édifice, pour le garantir de la foudre. A la base de cette barre, on attache un cordon composé de fils de fer ou de laiton tressés. Ce cordon, qui sert de conducteur, doit se prolonger jusque dans un puits, ou du moins dans un souterrain constamment humide.

PARC, s. m. (Jardinage.) Ce mot, à quelqu’objet qu’on l’applique, signifie enclos, enceinte. C’est le septum du latin. Cette signification est donc ce qui indique avec le plus de clarté la différence qui sépare le parc du jardin, surtout dans les usages des grandes maisons de plaisance, des palais de campagne des princes et des souverains.

Le parc y est un vaste espace de terrain boisé, fermé par des murailles, des fossés, des palissades, des haies, pour que les arbres y soient garantis de la dévastation, et que le gibier puisse y être élevé pour les plaisirs de la chasse.

Les anciens Romains eurent aussi de la même manière et pour les mêmes objets, dans leurs maisons de campagne, des parcs distincts de leurs jardins. Parfois on consacroit à ces parcs un petit district où l’on ne renfermoit que des lièvres. De là le nom de leporaria qu’on donnoit à ces enclos. Ailleurs on entretenoit des sangliers, des cerfs, des chevreuils, des chèvres sauvages, et ces enceintes avoient l’étendue de plusieurs milles. Fulvius Lupinus fut un des premiers qui agrandirent les parcs. Le parc de Pompée avoit une circonférence d’environ quarante mille pas. Hortensius suivit cet exemple, et il établit, pour la nourriture du gibier, un parc de cinquante acres de terrain, qu’il appeloit theriotropheion. Ce parc étoit disposé en forme de théâtre : dans l’endroit le plus élevé, il donnoit des festins à tous ses amis. Alors un esclave, habillé en Orphée, donnoit du cor, et rassembloit une quantité de cerfs, de sangliers et d’autres gibiers. Ce coup d’œil, selon Varron, valoit celui d’un combat d’animaux dans le grand cirque.

Chez les Romains, un parc devoit contenir beaucoup de bois, être agréablement entrecoupé de prairies et arrosé de rivières ou de ruisseaux.