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PAN PAN

Panneau de vitre. C’est un compartiment de pièces de verre, dont les unes sont carrées, les autres sont en tranchoirs ou octogones, en tringlettes, chaînons, etc. On fait aussi de ces compartimens de pièces de verre, distingués par des plates-bandes de verre blanc.

En architecture le panneau est ou une table renfoncée, ou une table en saillie, ou une table encadrée par une bordure.

Dans la vérité ce doit toujours être un espace qui ait une destination : on doit les employer soit à contenir des inscriptions, soit à recevoir des ornemens symboliques, soit à être sculptés en bas-reliefs, et c’est ainsi qu’on les voit mis en œuvre dans tous les bons ouvrages. Cependant il n’y a que trop d’exemples de l’emploi des panneaux en manière de lieux communs, auxquels a recours l’architecte, qui ne sait comment remplir les superficies de certains édifices. Souvent il arrive qu’on dispose ainsi certaines tables renfoncées ou en saillie, sans savoir ce qu’on leur fera dire, et l’édifice s’achève avant qu’on ait pensé à ce qu’on fera de ces espaces. De-là, dans tant de monumens, des panneaux ou des tables qui n’y ont d’antre objet que celui d’occuper ou de diviser les parties lisses, et qui restent aussi insignifians pour les yeux que pour l’esprit.

PANNONCEAU. Voyez Girouette.

PANORAMA, s. m. Ce mot semble devoir appartenir uniquement à la langue de la peinture, car il signifie, dans sa composition de deux mots grecs, une vue totale ou générale, qu’on obtient par le moyen d’un fond circulaire, sur lequel on trace une suite d’aspects qui ne pourroient être rendus que par une série de tableaux séparés.

Or, c’est précisément cette condition indispensable à ce genre de représentations, qui fait du champ sur lequel le peintre doit s’exercer, un ouvrage d’architecture. On donne, en effet, le nom de panorama à l’édifice qui reçoit la peinture, comme à la peinture même.

Cet édifice doit être une rotonde, puisque c’est sur la circonférence intérieure du mur que doit s’appliquer et se dérouler, on peut le dire au sens simple, la toile sur laquelle le peintre opère. Il faut que le jour y soit introduit par en haut, de manière à porter exclusivement sur la peinture. Le reste du local doit être obscur. On observe encore que le spectateur soit conduit au point de centre de la rotonde par des corridors prolongés et obscurs, pour déshabituer les yeux de la clarté du jour, et lui faire trouver plus naturelle la lumière de la peinture ; car il s’agit de produire ici, autant qu’il est possible, l’apparence de la réalité. Le spectateur ainsi conduit sur une galerie circulaire, élevée au milieu de la rotonde, ne sauroit voir d’où vient le jour ; il n’aperçoit ni le haut ni le bas de la peinture, qui, circulant autour de la circonférence du local, n’offre aucun point de commencement ni de fin, aucune limite, de sorte qu’il se trouve comme sur une montagne où sa vue n’est bornée que par l’horizon, et d’où, eu se tournant de chaque côté, il embrasse la totalité d’une contrée.

Il n’entre point dans l’objet de ce Dictionnaire d’en dire davantage sur l’invention de ce procédé pittoresque qui vient d’Angleterre, sur les hommes habiles qui s’y sont adonnés, sur les ouvrages remarquables qui ont été produits en ce genre, sur le talent qu’il exige, sur l’espèce d’illusion fort légitime qui en fait le charme, sur les limites qu’il convient de lui donner, et sur l’utilité que les arts peuvent en retirer.

On a cru devoir en faire mention, parce qu’il entre dans les attributions de cette espèce de peinture, de faire connoître avec une rare perfection les différentes villes, les aspects des plus beaux sites et les ruines de l’antiquité. Ainsi, diverses peintures de panorama nous ont reproduit les vues de Naples, de Rome, de Londres, de Jérusalem et d’Athènes. Dans ce dernier, les précieux restes d’antiquité de cette ville ont été rendus avec cette vérité qui sembleroit pouvoir dispenser de la vue même des originaux.

PANSTÉRÉORAMA. Ce mot est, comme le précédent, un composé des deux mêmes mots, avec l’addition du mot stereos, solide, qui indique que la vue totale ou générale se compose d’objets non plus simplement appareus, mais solides ou de relief.

On désigne donc par ce mot des ouvrages en relief, qui représentent, dans une proportion réduite, des contrées, des villes, des monumens, avec tout leur ensemble et toutes leurs parties. Ces ouvrages s’exécutent ordinairement en bois, en liége, en carton ou en plâtre, c’est-à-dire, en matières légères et faciles à travailler.

On a vu ainsi, à Paris, le panstéréorama, ou la représentation en relief des villes de Paris, de Londres, de Lyon, de Marseille. On voit à la bibliothèque de Sainte-Geneviève, celui de la ville de Rome.

Il faut placer sous cette dénomination la collection de représentations semblables, en relief, à l’hôtel royal des Invalides, où l’on voit la plupart des forteresses et des ports de mer de la France.

PANTHÉON. Ce mot signifioit, dans l’architecture des Anciens, un temple consacré à tous les dieux.

Il y en avoit un à Athènes, bâti par Adrien, et dont on voit encore quelques restes. sur lesquel règne toutefois une certaine confusion entre les antiquaires. Quelques-uns prennent pour tel ce que d’autres appellent temple de Jupiter olympien, et réciproquement. Quoi qu’il en soit, on peut conclure, soit de l’un, soit de l’autre édifice,

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