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la cella ou du naos de ce temple est percé dans chacun de ses flancs, de quatre fenêtres ; mais la critique auroit besoin, avant de raisonner sur tous ces objets, que de nouveaux voyageurs ajoutassent aux dessins des Anglais, beaucoup de notions propres à éclairer sur les divers changemens que les siècles ont pu faire subir à ces monumens.

Ce qu’on peut dire de leur architecture, où l’on ne trouve d’autre ordre que le corinthien, c’est que plus d’un détail dans les formes, plus d’une licence dans le style, plus d’un abus de disposition ou de décoration, indiquent un âge où la richesse avoit pris la place de la noble simplicité des temps antérieurs.

Cela se prouve par les chapiteaux de l’ordre qui forme l’élévation du temple. Il ne reste de ce chapiteau que ce qu’on peut en appeler la cloche ou le tambour ; mais on y remarque des trous de scellement qui montrent que les feuilles du chapiteau y avoient été rapportées et attachées. Or cela ne peut s’expliquer qu’en les supposant de métal, et cette explication rend compte aussi du dépouillement qu’ont éprouvé les chapiteaux, et de l’état dans lequel se trouva cette partie de la colonne.

La description gravée des ruines de Palmyre nous présente, au milieu de ses débris, les restes de ce que les dessinateurs ont appelé un arc, mais qui ne paroît avoir eu rien de commun avec un monument triomphal, quoiqu’il se compose d’une grande arcade, accompagnée de deux plus petites. Il paroît, d’après les rangées de colonnes qui viennent s’y raccorder, que c’étoit une porte à trois entrées, donnant accès dans un monument dont il est difficile, sur le vu des dessins, de se rendre compte. Quoi qu’il en soit, toute cette architecture étoit richement décorée. Des pilastres remplis de rinceaux s’élèvent aux deux côtés du grand arc. Beaucoup de détails de l’entablement ruiné qui subsistent dans les ruines accumulées au bas du monument, ont permis d’en restituer les parties, et l’on y voit que la sculpture ne fut épargnée à aucun membre.

Un des édifices les mieux conservés dans ce vaste champ de ruines, est celui qu’on appelle le petit temple. Il ne lui manque que le fronton et la couverture. Il se compose d’un péristyle corinthien de quatre colonnes en avant sur deux en retour, en comptant deux fois celles des angles. Le corps du temple, ou la cella, a son mur orné de pilastres du même ordre. Ce qu’elle offre de particulier, c’est, dans l’entre-pilastre du milieu de chaque partie latérale, une fenêtre ornée de son chambranle, qui introduisoit la lumière dans l’intérieur du temple. Cet exemple, joint à celui du grand temple périptère de la même ville, et dont le mur étoit percé de quatre fenêtres de chaque côté, doit être ajouté à ceux que nous avons déjà donnés au mot FENÊTRE (voyez ce mot), pour rendre très-probable que l’intérieur des temples


antiques dut souvent recevoir le jour autrement que par la porte d’entrée.

L’ordonnance de ce temple est corinthienne, ainsi que dans tous les monumens de Palmyre. Ses colonnes offrent aussi, comme dans quelques autres édifices, une espèce de petite console taillée en saillie, au tiers de la hauteur du fût, sans doute pour supporter ou des bustes, ou de petites statues.

Un monument curieux, et seul de son genre dans l’antiquité, est celui qu’on prend pour un sépulcre. C’est un bâtiment carré, précédé d’un péristyle formé d’un seul rang de colonnes corinthiennes. L’intérieur offre, de chaque côté, neuf renfoncemens divisés par des cloisons murs dont les fronts sont ornés d’une colonne engagée : le côté qui fait face à la porte n’a que sept de ces renfoncemens. On croit qu’ils étoient destinés à recevoir des sarcophages. Rien de plus riche et de plus varié en caissons et compartimens de tout genre, que les soffites ou plafonds de toutes ces petites chambres sépulcrales. On y trouve les dessins les plus élégans, les idées les plus gracieuses. Il y avoit, dans l’espace du milieu de ce tombeau, une place pour l’urne ou le sarcophage du chef do famille, et elle est indiquée dans le plan par quatre colonnes.

Qu’étoit-ce qu’un monument d’un plan particulier, offrant une nef divisée eu deux parties, un péristyle corinthien de quatre colonnes, flanqué en retraite de deux colonnes de chaque côté, ayant cinq colonnes de face sur quatre de profondeur ? C’est ce que nous ne pourrions dire. Les auteurs des Monumens de Palmyre n’ont malheureusement point accompagné leur ouvrage de descriptions et de renseignemens suffisans.

Les ruines de cette ville attendent encore quelque voyageur qui, profitant des dessins qu’on possède, portera dans l’explication et la restitution de tant de débris curieux, l’esprit de critique de l’antiquaire, joint à la science du dessinateur et de l’architecte.

PAMPRE, s. f. On donne ce nom à des festons composés de feuilles de vigne et de grappes de raisin.

C’étoit, dans l’antique, un des attributs de Bacchus. Les têtes de ses statues étoient couronnées de pampre, et on en voit aussi souvent aux troncs d’arbres qui leur servent de tenon. Il y a plus d’un reste de pilastres ou de montans arabesques dont lespampres remplissent les fonds. On a encore introduit les pampres dans la décoration des colonnes torses.

PAN, s. m. C’est le côté d’une figure rectiligne, régulière ou irrégulière. C’est aussi, dans certains pays, le nom d’une mesure.

Pan coupé. On donne ce nom principalement