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reiller, et de tracer les pierres qui les composent, n’a guère plus de difficulté que celle qui a lieu pour les murs et pour les constructions ordinaires, parce qu’on peut en représenter toutes les parties sur le plan ou l’épure, selon leur forme et grandeur, sans aucun raccourci.

Pour les pierres, il faudra d’abord tailler les deux faces parallèles qui doivent former l’extrados et l’intrados de la voûte, avec un des côtés d’équerre. Ensuite on tracera, d’après l’épure, leur plus grande largeur et les lignes qui indiquent ce qu’il faut en retrancher, pour former les coupes.

DE LA POSE DES PIERRES DE TAILLE QUI FORMENT LES VOUTES.

Les anciens constructeurs grecs et romains, posoient les pierres dans tous leurs ouvrages, snas mortier ni cales, et cela à l’égard des voûtes, comme à l’égard de toutes les autres parties.

Parmi les Modernes, la plupart des constructeurs posent les pierres des voûtes, comme celles des murs ou piédroits, c’est-à-dire qu’après avoir ajusté et mis en place, avec des cales plus ou moins grosses, les pierres selon les défauts qu’elles ont, ils en remplissent les joints avec du mortier cu du plâtre clair.

Nous remarquerons que, s’il s’agit des joints des claveaux ou des voussoirs, qui sont pour le plus grand nombre inclinés, ce procédé a moins d’inconvéniens que pour les assises des murs ou des constructions horizontales, où le lit des pierres est de niveau. C’est qu’il est plus facile dans le premier cas, de bien remplir les joints des pierres que dans le second. Il faut en effet prendre toutes les précautions possibles, pour empêcher les effets de la diminution qu’éprouve le mortier, par l’évaporation de l’humide surabondant qu’il contient, d’où il doit résulter que la couche de mortier ayant perdu de son épaiseur, l’esfort de la pression se porte sur les cales.

Pour obvier à ces inconvéniens, il faut, après avoir bien abreuvé les joints des voûtes, pour que le mortier coule mieux et puisse aller partout, filasser les joints eu-dessous, et commencer à remplir avec du coulis clair, que l’on rend plus épais à mesure que le vide des joints s’emplit ; on finit par du mortier ferme, qui absorbe en partie l’eau de celui qui est trop clair. On peut même faire écouler la surabondance de liquide, en faisant quelques trous ou saignées dans les joints garnis de filasse, à mesure qu’on fait entrer du nouveau mortier par le haut, qui de proche en proche remplace le coulis.

ll y a des poseurs qui mêlent un peu de plâtre au mortier clair, afin de compenser en partie la diminution du mortier par le renfle-


ment du plâtre ; mais ce moyen est illusoire, parce que le plâtre noyé ne renfle pas, & ne fait que diminuer la qualité du mortier.

DES VOUTES DONT LA SURFACE INTÉRIEURE EST COURBE.

Les surface des voûtes plates sont toutes semblables, mais celles des voûtes courbes peuvent varier à l’infini, en raison de leur cintre, et de la manière dont il est censé se mouvoir pour former leur surface : car ce cintre peut se mouvoir selon la disférence des lignes, ou tourner sur son axe. Ainsi une demi-circonférence de cercle, qui se meut entre deux lignes parallèles, produit une surface courbe dans le sens de la largeur, et droite dans celui de la longueur. Cette surface, qui représente celle d’une voûte cylindrique ou en berceau. Si cette demi-cir-conférence, au lieu de se mouvoir entre deux lignes droites, se mouvoit entre deux courbes équidistantes, ou autour de son axe, il en résulteroit dans les deux cas une surface courbe sur tous les sens.

Il est évident qu’à la place d’une demi-circon-sérence de cercle, ou peut prendre une courbe quelconque qui puisse se raccorder avec des piédroits à plomb, telle que celle d’une ellipse ou d’une imitation d’ellipse.

Cette courbe peut former une voûte surhaussée ou surbaissée, c’est-à-dire dont la hauteur de cintre soit plus grande, ou plus petite que la moitie de sa largeur. La voûte formée par une demi-circonférence de cercle, comparée à ces deux, est appelée plein cintre.

Lorsque les piédroits qui doivent soutenir les voûtes ne sont pas d’a-plomb, ou quand il n’y a pas d’inconvénient à ce que le cintre de la voûte fasse un angle avec les piédroids, on peut y employer, outre le cercle et l’ellipse, une infinite d’autres courbes, telles que la parabole, l’hyperbole, la chaînette, etc. Mais quelle que soit la courbe que l’on adopte, il faut toujours que les joints des pierres soient perpendiculaires à la courbure du cintre. C’est dans les voûtes à surface courbe que les pierres se nomment voussoirs.

La direction de ces voûtes peut être perpendiculaire on oblique à l’égard des murs ou piédroits ; elles peuvent avoir leur naissance de niveau ou inclineés, ce qui dans les voûtes simples produit beaucoup de variétés. De plus, elles peuvent être irrégulières, incomplètes, ou composées de différentes parties, combinées d’une infinitè de manières, susceptibles de plus ou moins de difficultés. Il seroit impossible de rapporter toutes ces variétés ; aussi n’entreronnous pas ici dans tous ces dètails, qui dépendent véritablement des démonstrations géomé-