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sont attachés des étriers qui supportent les sept claveaux du milieu, réunis par un fort boulon qui les traverse. Il résulte de cet arrangement, qu’en taisant abstraction des chaînes, et autres moyens employés pour résister à la poussée des arcs et des plates-bandes, que ces essorts se détruisent mutuellement. Car il est évident, que la plate-bande ne peut agir, qu’en tendant à rapprocher les premiers voussoirs de l’arc auquel elle est suspendue ; tandis que d’un antre côté cet arc, charge d’une partie du poids de la plate-bande, ne peut céder à cet essort sans soulever la plate-bande à laquelle sont accrochés les étriers, qui empêchent les premiers voussoirs du s’écarter.

Tels sont les procédés imaginés par les constructeurs modernes, pour parvenir a former au lieu d’architraves, en une seule pierre d’un colonne à l’autre, des plates-bandes, dans les colonades ou péristyles qui exigent des colonnes isolées.

Les Anciens ou trouvèrent dans la nature de leurs matériaux, de quoi tailler des pierres de la longueur des entre-colonnemens, ou ils réduisirent les dimensions de leurs colonnades et de leurs péristyles isolés, au gré des mesures qu’exigent les entre-colonnemens, pour qu’une seule pierre de l’architrave, pût s’étendre de l’axe d’une colonne à l’axe d’une autre.

Cependant nous voyons qu’ils usèrent quelquefois de voûtes plates ou de plates-bandes composées de claveaux en petit nombre et dans des espaces vides d’une modique étendue. Pour empêcher l’effet des pierres ainsi disposées, ils ont imaginé de pratiquer dans les joints des voussoirs et des claveaux, des espèces de tonons et d’entailles. On trouve de ce procédé, plus d’un exemple, comme au théâtre de Marcellus, à Rome, dans les joints des plates-bandes qui sontiennent les retombées des voûtes des corridors, au second rang des portiques qui régnoient autour du théâtre. II existe de semblables joints de voussoirs, dans plusieurs arcades antiques, surtout au Colisée Au lieu de bossages réservés en taillant la pierre, on y a quelque sois incrusté des cubes en pierre, de trois ou quatre pouces.

Philibert Delorme indiqua ce moyen pour la construction des architraves, mais il pose les cubes en losange. Un tel moyen peut se pratiquer dans la coupe même du voussoir en manière de crossettes quand la pierre est serme, et que la plate-bande doit se composer tout au plus de quatre ou cinq pièces.

Quelques constructeurs modernes ont fait usage de balles de plomb d’environ deux pouces de gros, pour placer en manière de lien ou de tenons, dans les joints de leurs plates-bandes. D’autres y ont employé des cailloux ronds, qui, lorsqu’ils sont entaillés et scellés avec soin, sont par leur dureté même préférables aux balles de plomb.

Dans les pays où la pierre a une grande consistance, on fait, ainsi qu’on l’a déjà dit, les joints


des plates-bandes à crossettes. Ce moyen équivalent à une coupe, a de plus l’avantage de faire éviter la forme de coin. C’est celui qui convient le mieux pour les voûtes intérieures, qui ne peuvent pas avoir beaucoup d’épaisseur. On doit éviter toutesois, de donner trop de longueur aux crossettes ; il leur sussit d’avoir deux ou trois pouces.

DE LA MANIÈRE DE DISPOSER LES RANGS DE CLAVEAUX OU DE VOUSSOIRS.

La régularité de l’appareil, et la solidité exigent, que les voûtes plates, ainsi que celles dont la surface est courbe, soient composées de rangs de claveaux, ou de rangs de voussoirs disposés selon la direction des saces des piédroits ou des murs qui les soutiennent. Ainsi une voûte plate, que nous supposons soutenue par deux murs parallèles, doit être composée de rangs de claveaux qui suivent la même direction. Il en seroit de même, si c’étoit deux piliers.

S’il s’agit d’une semblable voûte sur ou plan carré, et soutenue par quatre murs qui la renserment, les rangs de claveaux sormeront des carrés concentriques, ceux des angles seront communs à deux côtés, la clef sera carrée, portant coupe des quatre côtés.

Dans une voûte plate sur un plan circulaire, les rangs circulaires des claveaux, seront disposés de manière à ce que les claveaux soient posés en liaison les uns en avant des autres, et le tout sera fermé par une clef ou bouchon, circulaire et conique.

A l’égard d’une voûte plate, soutenue par quatre piliers isolés, les rangs des claveaux seront parallèles aux faces intérieures, et se rencontreront à angle droit sur les diagonales, où se trouveront des claveaux communs à deux côtés, avec une cief évidée aux quatre angles, pour recevoir les derniers claveaux des diagonales. Toutefois uns telle disposition ne peut avoir lieu que pour de trés-petites largeurs ; autant doit-on en dire de de la même voûte entre deux murs parallèles, à cause de la grande poussée qu’elles occasionneroient. Celle de ces voûtes qui pousse le moins, est la voûte en plan circulaire.

Relativement aux voûtes sur plan polygone quelconque, il est évident que plus ce plan aura de côtés, plus la voûte approchera de là propriété du plan circulaire. Ainsi une voûte carrée, bandée sur les quatre murs qui la renferment, a plus de solidité qu’une voûte entre deux murs parallèles. Une voûte hexagone en a plus qu’une carrée, et ainsi de suite.

Quoique les voûtes plates présentent toujours une même surface, elles peuvent Les beaucoup varier par la forme de leur plan. Elles peuvent être régulières, irrégulières, biaises et rampantes ; mais quelle que soit leur forme, la manière de les appa-