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OUV OVA


mens, et toutes les espèces de voûtes ainsi exécutées. Ce sont aussi les contre-murs, les marches, les via potoyers, les bouchemens et percemens de portes et croisées à mur plein, les corniches et moulures de pierres de taille, quand on n’a point fait de marché à part, les éviers, lavoirs et lucarnes ; ce qui est de différens prix, suivant la différence des marchés.

Les légers et menus ouvrages sont les plâtres de différentes espèces, comme tuyaux, souches et manteaux de cheminée, lambris, plafonds, panneaux de cloison, et toutes saillies d’architecture, les escaliers, les lucarnes avec leurs jouées de charpenterie revêtue, les exhaussemens des greniers, les crépis et renformis contre les vieux murs, les scellemens de bois dans les murs ou cloisons, les fours, potagers, carrelages, quand il n’y a point de marché fait ; les contre-caves, âtres de cheminées, aires, mangeoires, scellemens de portes, de croisées, de lambris, de chevilles, de corbeaux de bois ou de fer, de grilles, etc.

On appelle ouvrages de sujétion, ceux qui sont cintrés, rampans, ou cerchés par leur plan ou leur élévation, et dont les prix augmentent à proportion du déchet notable de la matière, et de la difficulté qu’il y a de les exécuter.


OUVRIER, s. m. C’est le nom qu’on donne à tous ceux qui sont occupés dans les travaux mécaniques, dans les ouvrages de bâtiment, de maçonnerie, et qu’on emploie, en les payant, soit à la tâche, soit à la journée.


OUVROIR, s. m. C’est dans un arsenal, ou une manufacture, un lieu séparé où les ouvriers sont employés à une même espèce de travail. On appelle aussi de ce nom, dans les communautés, la salle où, à des heures réglées, on s’occupe de différens travaux.


OVALE, adj. des deux genres. Se dit, en général, de ce qui a une figure ronde et oblongue, à peu près semblable à celle d’un œuf.

En architecture et dans la construction surtout, on ajoute au mot ovale les mots ralongés ou rampans. Dans le premier cas, c’est la cerche ralongée de la coquille d’un escalier ovale ; dans le second, c’est une ovale biaise on irrégulière, qu’on trace pour trouver des arcs rampans dans les murs d’échiffre d’un escalier.

OVALE, s. m. L’ovale est une forme employée fréquemment en architecture, surtout lorsque cet ovale est parfait, c’est-à-dire qu’il est produit par la section diagonale d’un cylindre. Il est plus rarement en usage lorsqu’il offre un ovoïde, ou qu’il affecte la forme d’un œuf, et ce n’est guère que dans l’ornement appelé ove (voyez ce mot) qu’il se trouve. Nous considérons l’ovale comme une figure curviligne, oblongue, dont les deux diamètres sont inégaux, mais dent les extrémités sont semblables ; c’est ce que les géomètres nomment l’ellipse, qui peut se tracer de diverses manières. Serlio, dans sa Géométrie appliquée à l’architecture en indique plusieurs qui sont aussi claires que faciles à exécuter : chacune de ces opérations fournit un ovale d’une forme différente et plus ou moins agréable ; la plus ordinaire est de former l’ellipse au moyen de deux cercles d’un diamètre égal, dont l’un a son centre à la circonférence de l’autre, et qu’on termine avec des arcs tracés du point où ces deux cercles se coupent.

L’ovale dit du jardinier se trace par le moyen d’un cordeau, dont la longueur est égale au plus grand diamètre de l’ovale, et qui est attaché à deux piquets aussi plantés sur ce grand diamètre pour former cet ovale, d’autant plus alongé que les deux piquets sont plus éloignes.

Les Anciens n’ont guère donné la forme ovale en plan qu’à leurs amphithéâtres, et cet ovale, plus ou moins alongé, affecte toujours la forme de l’ellipse. Ils n’ont pas employé la forme ovale, en élévation, et leurs voûtes ou leurs arcades étoient toujours formées par un demi-cercle ou plein cintre, ou bien par une portion de cercle. C’est aux Modernes qu’on doit l’invention, des arcs surbaissés en anse de panier, et des voûtes en cul-de-four et dans la forme d’un ovoïde, qu’on retrouve dans la plupart des coupoles modernes faites à l’imitation des mosquées des Arabes, qui imitoient eux-mêmes la forme d’une pomme de pin creusée.

Dans les temps de dégénération du goût en architecture, on a fort abusé de la forme ovale, et on l’a adaptée aux ouvertures de fenêtres, de niches, comme celles qu’on voit dans la décoration intérieure de la cour du palais Farnèse, etc. Enfin on a été jusqu’à faire des colonnes ovales, sous prétexte qu’avec moins de saillie on pouvoit produire autant d’effet.

Quelquefois l’architecte, resserré dans un local long et étroit, on pour procurer plus de développement à un escalier, lui donne la forme ovale : c’est ce qu’on nomme ovale ralongé, ou cerche ralongée de la coquille d’un escalier ovale, faite de la section oblique d’un cylindre. On appelle aussi ovale rampante, celle qui biaise ou qui est irrégulière par quelque sujétion, comme celle qu’on trace pour trouver des arcs rampans dans les murs d’échiffre d’un escalier. Le Beruin a adopté la forme ovale pour la place de la colonnade de Saint-Pierre : il n’a sans doute agi ainsi que par la nécessité de se restreindre dans un sens, en tâchant de donner le plus de développement possible à l’autre côté ; c’est sans doute par la même raison que les bas côtés de la grande nef de la basilique de Saint-Pierre sont éclairés par six petits dômes ovales, motivés par le plan oblong des intervalles laissés entre les piliers. Mais