Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/625

Cette page n’a pas encore été corrigée
VOT VOU 617


de semblables aux chapiteaux composites des arcs antiques à Rome.

VOLUTE NAISSANTE Volute qui semble, dans le chapiteau corinthien, sortir du vase par derrière l’ove et qui monte dans l’abaque. On la voit ainsi pratiquée aux plus beaux chapiteaux du genre de ceux qu’on nomme composites.

VOLUTE OVALE. Ainsi appelle-t-on une volute qui a ses circonvolutions plus hautes que larges. On les voit pratiquées de cette sorte, dans certains édifices modernes, à des chapiteaux d’angle ioniques ou composites. Elles sont ainsi aux chapiteaux du temple de la Fortune virile à Rome, et au théâtre de Marcellus.

VOLUTE RENTRANTE. On nomme ainsi celle dont les circonvolutions rentrent en dedans. De ce genre sont les volutes des colonnes ioniques exécutées sur les dessins de Michel-Ange, au Capitole, à Rome.

VOLUTE SAILLANTE. On exprime par cette dénomination la forme d’une volute dont les enroulemens se jettent en dehors. De semblables volutes sont exécutées au portail de Saint-Gervais, à Paris.

VOMITORIA. On appeloit ainsi, dans les amphithéâtres, des portes ou plutôt des ouvertures pratiquées en plus ou moins grand nombre, selon celui des prœcinctiones ou palliers, qui circuloient tout à l’entour et aboutissoient aux cunei, c’est-à-dire aux sections formant des escaliers pour monter ou descendre d’une rangée de gradins à une autre.

Les vomitoires aboutissoient à des escaliers construits sous l’amphithéâtre, et c’est-par là que les spectateurs arrivoient aux palliers et aux sections, d’où ils se distribuoient à volonté sur tous les gradins. Ainsi, personne n’arrivoit à l’amphithéàtre par dedans, c’étoit pur toutes ces issues ainsi pratiquées en étages sous les gradins mêmes, que la multitude pénétroit, et c’étoit par elles que la foule s’évacuoit.

Les vomitoires étoient des espèces de bouches qui sembloient engloutir ou vomir la foule, et de là le nom qu’on leur donna. Macrobe le dit textuellement, sat. 6. 4 Undè et nunc vomitaria in spectaculis dicimus, indè homines glomeratim ingredientes, in sedilia se fundunt.

VOTIF, adj. m. Se dit de tout objet donné ou sait en vertu d’un vœu, c’est-à-dire d’une promesse à la Divinité, de lui témoigner une reconnoissance publique pour un bienfait obtenu.

On ne sauroit nombrer tous les objets d’art, auxquels on donna le nom de votif, et qu’on appela par suite du principe qui les produisit,


des ex voto. Ce sentiment religieux s’étendit aux plus petits comme aux plus grands ouvrages. Nous ne citerons pas dans l’antiquité les monumens de tout genre qui lui durent leur exécution, et parmi lesquels il faudroit comprendre un grand nombre de temples. La puissance de ce principe religieux n’a guère été moindre dans le christianisme et jusqu’à nos temps modernes. Ainsi un des principaux édifices de Paris, le grand édifice et la belle coupole du Val-de-Grace, furent le résultat d’un vœu fait par Anne d’Autriche, si elle obtenoit du ciel la naissance d’un fils ; et ce fils fut Louis XIV.

Il est donc vrai que nous possédons encore un grand nombre d’édifices et de temples votifs, et qu’ainsi l’épithète de votif peut se donner à beaucoup d’autres objets, que ceux auxquels on asfecte la dénomination synonyme d’ex voto.

Nous dirons cependant, pour borner aux usages de l’antiquité grecque ou romaine, les notions que comporte le plus souvent le mot votif, qu on le donna par excellence à un certain nombre d’objets ou de sujets usuels.

Rien, par exemple, ne fut plus commun chez les peuples anciens, que ce qu’on appela des tableaux votifs, que l’on plaçoit dans les temples du dieu auquel on s’étoit adressé dans le péril, et au secours duquel ou croyoit avoir dû son salut. Les temples osfroient aussi comme ornemens des boucliers votifs. C’étoient quelquefois les boucliers mêmes enlevés aux vaincus. De semblables boucliers ornoient l’entablement du temple de Jupiter à Olympie. Il se faisoit aussi du ces boucliers à l’instar des boucliers usuels, mais d’une matière plus riche et décorés de tout le luxe de la sculpture sur métaux. C’est ainsi qu’on explique certains de ces ouvrages qui ont échappé à la destruction, et qui n’ayant jamais pu être d’aucun usage pour la guerre, ne peuvent être interprétés que de cette manière.

VOUSSOIR, s. m. On appelle ainsi les pierres qui forment la courbure d’une voûte ou le ceintre d’une arcade. Chaqie voussoir a six côtés quand il est taillé. Le côté qui est creux et qui doit servir à former le cintre de la voûte se nomme douelle intérieure du voussoir, et quelquefois intrados. Le côté qui lui est opposé et qui fait le dessus de la voûte est appelé douelle extérieure ou extrados. Les côtés qui sont cachés dans le corps du mur, se nomment lits de la pièrre, et on donne le nom de tête de la pierre aux autres faces qui sont les bouts des voussoirs.

Il y a des voussoirs qui sont à tête égale, c’est-à-dire de même hauteur, et d’autres à tète inégale, comme les carreaux et les boutisses pour faire liaison. On trace les uns et les autres par panneaux et équarrissement.

On construit de voussoirs les dessus des portes et des fenêtres qui ont du creux, et qui sont