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OUT OUV
1°. La jonction de deux tables de plomb sur leur longueur, laquelle se fait en recouvrement par le bord de l’une repliée, en forme de crochet, sur l’autre ;
2°. La lèvre repliée en rond d’un chéneau à bord, d’une cuvette de plomb ;
3°. Le petit rebord qui est sur l’aile du plomb des panneaux de vitre.


OUTIL, s. m. Félibien fait venir le mot outil du latin utile, à cause de l’utilité dont est aux ouvriers tout instrument appelé de ce nom.

Chaque art, de quelque genre qu’il soit, dès que son exécution dépend d’un travail matériel, emploie nécessairement des outils analogues à son exécution. Cependant on ne donne ordinairement le nom d’outil qu’aux instrumens des arts purement mécaniques, ou à ceux chez lesquels la partie matérielle ou mécanique a le plus d’apparence.

On appelle outil, dans l’architecture, les marteaux, ciseaux, scies, truelles, etc. , qui servent à ce qu’il y a de plus pratique dans cet art. On donnera le nom d’instrument (on l’a déjà dit à ce mot, voyez Instrument) aux objets dont se sert l’architecte pour dessiner et tracer ses plans.

Ainsi, on ne donne pas le nom d’outil au pinceau du peintre, mais on le donne au ciseau du sculpteur, parce qu’il entre dans les procédés de celui-ci un travail et une action plus mécanique, en apparence, sur la matière qu’il met en œuvre.


OUVERTURE, s. f. Terme générique par lequel on exprime le plus souvent, en architecture et dans les bâtimens, le vide ou la baie qu’on pratique ou qu’on laisse dans un mur, dans une façade de maison ou de palais, dans un frontispice quelconque d’édifice, pour les divers usages qu’ils comportent. C’est dire assez que les ouvertures sont ou des portes ou des fenêtres, ou quelquefois des arcades pour servir de passage.

Les ouvertures servent, avant tout, à la commodité et aux besoins des édifices. Il est des bâtimens qui, construits uniquement dans la vue de certains besoins, de certains intérêts, tout-à-fait étrangers à ceux de l’art et du goût, n’ont à recevoir, sur ce point, d’autres règles que celles de la nécessité. À leur égard, il importe peu dans quel nombre et de quelle manière on y pratique des ouvertures.

Mais les ouvertures, à l’extérieur des grands édifices surtout, étant propres à frapper la vue d’une manière particulière, et présentant des parties dont le nombre, la position, la grandeur, a forme et la décoration influent considérablement sur la bonne ou la mauvaise apparence de l’ensemble, on comprend que leur disposition, et tout ce qui s’y rapporte, exige de l’architecte autant de goût que de discernement.

À l’article Croisée (voyez ce mot), on a déjà traité de tout ce qui se rapporte au bon emploi des ouvertures qu’on appelle ainsi, et sous tous les rapports. Nous ne répéterons donc ici que ce qu’il y a de plus général dans cette notion ; c’est-à-dire que, moins on multiplie les ouvertures, et meilleur est l’effet des bâtimens ;

Que l’ouverture étant le vide, il convient, ou que le plein l’emporte sur le vide, ce qui est d’accord avec la solidité, ou qu’au moins le vide et le plein se trouvent en proportion, à peu près égale ;

Que la distribution des ouvertures doit toujours avoir lieu d’une manière symétrique ; que la plus grande, comme celle d’une porte, doit occuper le milieu de la façade ;

Que les ouvertures placées les unes au-dessus des autres, comme dans les ordonnances ou étages, se correspondent exactement ; qu’elles soient, dans chaque étage, disposées sur une même ligne ; que leur hauteur et leur grandeur soient égales entr’elles ;

Que les ouvertures, soit fenêtres, soit portes, soit arcades, reçoivent des ornemens en proportion du genre et de la richesse de l’ordonnance, les ouvertures comportant ou des encadremens simples, ou des bandeaux ornés, ou des chambranles plus ou moins riches. À cet égard, l’ornement des croisées peut avoir les mêmes variétés, que celui des niches. Voyez Niche.

Ouverture se dit aussi, dans les édifices et ouvrages de l’art de bâtir, comme dans ceux de la nature, d’une fracture ou fissure provenue soit de malfaçon, soit de caducité. On dit, dans ce cas, l’ouverture d’une voûte, d’un mur, d’un parement.

On appelle encore ainsi le commencement de la fouille d’un terrain, pour pratiquer une tranchée, une rigole, une fondation.

Ouverture se dit de l’espace qui fait la largeur d’un angle d’un hémicycle. On dit l’ouverture du compas.

Ouverture plate ou sur le plat. Nous trouvons, dans les lexiques, qu’on donne ce nom à un trou circulaire au haut d’une coupole, pour faire venir le jour d’en haut. Voyez Fenêtre, Œil, Opaion.


OUVRAGE (Construction), s. m. On appelle ainsi ce qui est produit par l’ouvrier et qui reste après son travail, comme dans la construction des bâtimens, la maçonnerie, la charpenterie, la serrurerie, etc.

Il y a deux sortes d’ouvrages dans la maçonnerie ; on les appelle gros ouvrages et menus ouvrages.

Les gros ouvrages sont les murs de face et de refend, les murs avec crépi, enduits et ravale-