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OTR OUR

Près de cette salle étoit une grande cour entourée de portiques, ayant des bancs des quatre côtés, et un pavé de mosaïque en marbre blanc et noir, représentant l’histoire d’Ulysse attaché au mât du vaisseau, les syrênes et autres monstres marins : ces mosaïques sont dans la grande salle ronde du Vatican, autour de la mosaïque dont nous avons parlé plus haut.

On a retrouvé aussi le calidarium, avec les fourneaux, les conduits pour l’eau et la fumée. Enfin, une infinité de pièces, de portiques ornés de mosaïques, de marbres et de statues, composoient ces magnifiques thermes. Près des thermes on a trouvé une fabrique entourée de murs, et isolée dans les jardins : au milieu étoit une tête de Méduse en mosaïque ; dans les angles étoient quatre têtes représentant les quatre vents principaux, avec leurs noms, Eurus, Boreas, Zephyrus, Oriens. La tête de Méduse est celle qu’on a placée au milieu de la mosaïque du Vatican.

Sur un des côtés de ces thermes est une voie qui prend une direction en ligne droite vers la voie Flaminienne qui conduit à Rome.

On trouve encore une conserve d’eau de forme ovale, de laquelle se distribuoient les eaux par des conduits de plomb coulé, du diamètre de quatre onces sur lesquels on lisoit de distance en distance cette inscription :

L. ATTIVS. PRIMITIVVS. FE.

Près des thermes est un haut mur formé de grandes pierres carrées, qui s’élève au-dessus du sol des thermes, et semble avoir servi de substruction à un magnifique palais découvert en partie l’an 1783. On a trouvé plusieurs pièces peintes, avec des tableaux et des pavés de marbre consumés par le feu.

Dans la partie la plus élevée d’Otricoli on a retrouvé le Forum, soutenu par des murs et des voûtes souterraines. Ce Forum avoit quatre portiques autour de la place, couverts d’un toit soutenu par des colonnes, avec des barres et des chapiteaux de travertin d’ordre ionique. Sous les portiques étoit une mosaïque blanche et noire ; le pavé de la cour étoit recouvert en brèche.

Près des thermes on trouve encore une grande fabrique qui étoit vraisemblablement un camp ou logement pour les soldats : il étoit divisé dans le milieu de la hauteur par des planchers, et formoit vingt-deux divisions séparées par des murs et couvertes par des voûtes. Au rez-de-chaussée dévoient être les écuries pour les chevaux : à chaque division sont autant de chambres séparées à la partie postérieure, et communiquant par une porte attenante. On a trouvé un bain qui sembleroit avoir été destiné pour l’usage des soldats.

Près du camp on trouve le théâtre tourné vers le midi, construit en pierre, entouré de portiques. La scène avoit un portique, et paroît avoir été richement décorée. On a retrouvé diverses colonnes de marbre jaune antique et de cipolino, des corniches très-bien sculptées, des frises avec des bas-reliefs, et divers fragmens de statues, dont trois collossales, des bas-reliefs, des ornemens, etc. Il y avoit un escalier de travertin qui conduisoit du plan inférieur au plan supérieur des portiques et au camp des soldats.

On retrouve encore des restes d’une grande fabrique, qui étoit le collège où l’on élevoit la jeunesse, ainsi que l’indique une inscription qui est sur un cippe de travertin retrouvé dans ces ruines :

L. IVLIO. FARNAV.
CVRINO. PATRONO
CIVITATIS. ET. COLLECI.
IVVENVM. M. E. ET. CO.
LLEGI DENDROFORVM
OMNIBVS. HONORIBVS
CIVITATIS. SVAE
FVNCTO. IVVENES. SVI
AMANTISSIMO
L. D. D. D.

Dans cet endroit on a trouvé beaucoup de bas-reliefs et de statues qui ont été portés à Rome, l’année 1776, dans le musée du Vatican.

On a retrouvé les restes d’un temple à quatre colonnes, du diamètre de cinq palmes, avec bases et chapiteaux d’ordre corinthien. Le piédestal de la statue et des fragmens indiquent qu’elle étoit de bronze. Le pavé étoit en mosaïque. Tout annonce que ce temple a été endommagé par le feu.

Dans un antre temple périptère on a trouvé, dans les années 1780 et 1781, vingt-quatre statues qui étoient vraisemblablement placées sur un piédestal dans la niche circulaire qui étoit dans le fond. La quantité de charbon, de cendres et de clous de fer, indiquent que ce temple étoit couvert en bois.

L’amphithéâtre, de forme ovale, est encore assez bien conservé ; il est adossé a une petite montagne, et la moitié est taillée dans le tuf.

On a retrouvé une infinité de fragmens et de statues dans la ville d’Otricoli ; ils ont été transportés à Rome. Parmi les statues qui étoient dans le théâtre, il y en a une d’une femme assise, qu’on peut croire être Lucia-Lucilia, fille de Livius-Julianus, qui jouissoit des dignités municipales, ayant été décurion d’Auguste, et ayant fait construire les thermes d’Ocriculum à ses frais. Le peuple, par reconnoissance, lui dédia cette statue, en la plaçant dans le lieu le plus apparent du théâtre.

(Huyot.)

OURLET, s. m. On a vu au mot Orle, le même qu’ourlet, que c’est le nom d’un filet sous l’ove du chapiteau.

Ourlet se dit, dans le bâtiment, de plus d’un objet. On appelle ainsi :