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nent et l’auditoire ou Le publique is GESPUB, Mais encore le bâtiment Qui renfermé les differentes pièces nécéssaires à l’administration de la justice de la.

TRIBUNE, s. f. On emploie ce mot sons des acceptions différentes, et on l’applique, en français, à des objets assez divers.

Il est probable que ce mot a la même origine que le mot tribunal. On a vu que c’étoit un lieu élevé, d’où le tribun prononçoit ses jugemens. Tout lien élevé d’où l’on parle, ayant une ressemblance avec le lieu d’où le juge dictoit ses arrêts, il fut assez naturel d’en transporter la dénomination à un autre ordre d’usage. Les Romains appeloient suggestum, le lieu élevé d’où les généraux ct les empereurs haranguoient le peuple. Ils avoient donné le nom de rostrum, à celui qui servoit aux orateurs dans le forum, parce qu’il avoit la forme d’un rostrum ou d’une proue de vaisseau, la place publique ayant été décorée de semblables proues, monumens de la première victoire navale des Romains sur les Carthaginois. Les Modernes ont appelé ce rostrum, tribune aux harangues.

Le mot tribune fut donc affecté très-anciennement, dans la langue française, à tout lieu élevé et dressé pour prononcer des discours. De là ces locutions, l’éloquence de la tribune, discours fait pour la tribune, homme de tribune. Quelques usages nouveaux ont consacré de plus en plus l’emploi du mot tribune dans le même sens.

Ce mot a été transporté à la désignation des lieux où, dans la religion chrétienne, les ministres de la parole évangélique enseignent le peuple, et débitent leurs sermons. L’on dit la tribune sacrée, pour désigner ce qu’on appelle plus ordinairement la chaire, cathedra, siége élevé, d’où l’on enseigne. On peut conclure de là que les mois tribune et chaire, expriment au fond la même chose, en généralisant l’idée de leur emploi, comme étant le lieu ou le siége, d’où l’on parle, et d’où l’on enseigne.

C’est pourquoi les premières chaires, dans le christianisme, furent faites à l’instar d’une tribune à deux rampes (voyez CHAIRE), el c’est encore à cette forme, que le bon sens et le bon goût forcent de revenir en architecture, quand on cherche la composition, qui offre à la fois, le plus de vraisemblance, de noblesse, de solidité, et l’autorité des plus anciens exemples.

On donne aussi le nom de tribune, peut-être par une certaine analogie de forme ou d’apparence, à certains locaux généralement élevés, soit dans de grandes salles, soit dans les églises, soit en d’autres lieux d’assemblée publique, pour des fêtes, pour des cérémonies quelconques, et qui sont destinés à des places de réserve pour un nombre donné de personnes, ou à contenir des orchestres de musiciens, ou pour tout autre objet.


TRICLINIUM. Ce mot latin, formé du grec, signifie trois lits. On donnoit aussi ce nom, chez les Romains, aux lits mêmes sur lesquels on mangeoit, parce qu’ordinairement il n’y avoit place sur chaque lit que pour trois personnes. Mais généralement on appeloit triclinium, ce que nous appelons salle à manger. Vitruve toutefois nous apprend qu’on donnoit encore à ces salles le nom d’œci et d’exedrœ. Nous avons rendu compte ailleurs de ces trois sortes de salles et des variétés de leur architecture, selon les épithètes qu’on ajoutoit à leurs noms, épithètes empruntées des noms de différentes villes. Voy. SALLEà manger.

TRIGLYPHE, s. m. Ce mot est le même en français que triglyphus en latin, et triglyphos en grec. Il signifie, en architecture, un ornement qui se compose de trois glyphes, c’est-à-dire trois gravures ou rainures. On sait, et il a été dit à plus d’un endroit de ce Dictionnaire, que cet ornement étoit exclusivement appliqué à la frise de l’ordre dorique, celui des trois ordres qui a le plus fidèlement conservé les titres originaires de l’art de bâtir en Grèce. Voyez ARCHITECTURE, DORIQUE, FRISE, etc.

Nous ne répéterons donc point ici les preuves données à beaucoup d’autres articles, de l’imitation que firent les Grecs de la bâtisse primitive en bois, dans leur architecture en pierre, et da la transposition évidente des détails de la charpente, dans le travail de matières plus solides. Rien, en effet, n’est plus évident, et le triglyphe seul, par la place qu’il occupe sur l’architrave, par ses formes et ses détails, s’annonce clairement, comme représentant les bouts des solives du plancher.

Il y a sur l’origine de sa forme et ses détails, deux opinions qu’on peut admettre indifféremment, chacune ayant le degré de vraisemblance que de semblables analogies peuvent comporter.

Les uns prétendent que les trois glyphes, ou rainures du triglyphe, sont la tradition des entailles que l’on faisoit jadis sur le bout des poutres, pour l’écoulement des eaux, dont les gouttes se voient encore au-dessous de la bande qui sépare les triglyphes de l’architrave Les autres veulent que le triglyphe ait été originairement un ornement de rapport, pour cacher les extrémités de la solive, et ils en donnent pour preuve qu’à certains temples doriques bâtis en pierre, comme on le voit à Paestum, il y a de semblables triglyphes incrustés après coup dans la pierre, au lieu d’y avoir été originairement sculptés dans la masse.

Qu’importe, dirons-nous, l’une ou l’antre opinion. Le fait en question est tout-à-fait étranger à l’objet qu’il faut constater, savoir, que le triglyphe, dans l’ordre dorique, est la représentation ornée du bout de solives de la construction primitive en bois.

Le triglyphe se compose donc de deux canaux