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THE THE 483


avec statues adossées. Ce péristyle ossre tout à la fois, des restes indicatifs de toutes les religions qui se sont succédées en Egypte. Les Chrétiens y ont élevé une église, où se voient encore de belles colonnes monolythes de granit rouge. Les Mahométans, venus depuis, l’ont destinée à leur culte, et ils en ont fait une mosquée où tout rappelle encore l’islamisme.

Un vaste mur d’enceinte, caché en grande partie sous les décombres, renfermoit plusieurs édifices dont on aperçoit aujourd’hui quelques restes. Sans doute beaucoup d’autres monumens qu’on ne voit plus maintenant, furent contenus dans cet espace.

En sortant de Médynet-Abou, si l’on suit le chemin tracé par la limite du désert, on foule aux pieds une suite non interrompue de statues briséees, de troncs de colonnes et de fragmens de toute espèce. A gauche de ce chemin on trouve une enceinte rectangulaire en briques crues, remplie du débris de colosses et de membres d’architecture, chargés d’hiéroglyphes très-bien sculptés. Ce sont les restes d’un édifice renversé jusque dans ses fondemens.

A droite du chemin est un bois assez touffu, où l’on rencontre encore un nombre considérable de sragmens antiques, de bras, de jambes, et de troncs de statues d’une grande proportion. Tous ces colosses étoient monolythes. Les débris qui en subsistent sont de grès brèche, d’une espèce de marbre, et granit noir et rouge. Des troncs de colonnes très-peu élevés au-dessus du sol, annoncent les restes d’un temple ou d’un palais. A l’extrémité de ce bois, vers l’est, sont deux statues colossales. On les a perçoit à la distance de quelques lieues, comme des rochers isolés au milieu de la plaine. Elles ont près de soixante pieds.

Si l’on quitte ces énormes statues pour regagner le chemin qui borde le désert, on arrive bientôt, à travers des débris, aux ruines vulgairement connues sous la dénomination de Memnonium. Des pylônes à moitié détruits, et dont la hauteur dut être considérable ; des colonnes élevées et d’un gros diamètre, des piliers carrés, auxquels sont adossées des statues colossales de divinités ; des portes de granit noir ; des plafonds parsemés d étoiles d’un jaune d’or sur un fond d’azur ; dus statues de granit rose mutilées, et en partie recouvertes par les sables du désert ; des scènes guerrières sculptées sur les murs, représentant des combats, des passages de sleuve, tout annonce un édifice de la plus haute importance. On a conjecturé que ce fut le tombeau d’Osymandias.

Au nord-est de ce monument, dans une gorge formée naturellement dans la montagne Lybique, on trouve un petit édisice, qui paroît avoir été consacré au culte d’Isis. Il est au milieu d’une enceinte en briques crues et très-bien conservé. On y voit des frises et des corniches élégantes, et qui brillent encore des plus éclatantes couleurs.


En reprenant le chemin tracé sur la limite du désert, on arrive bientôt à Qouarnah, où existe le reste de ce qu’on croit avoir été un palais, qui osfre l’exemple d’un portique sormé d’un seul rang de l’étendue des salles, la manière dont les jours sont disposés, tout y est différent de ce qu’on voit dans les temples.

Si l’on traverse le Nil, on trouve, en parcourant la rive droite du fleuve, des restes non moins surprenans d’édifices au village de Louqsor, qu’il faut traverser pour arriver à l’entrée principale du palais. On est frappé tout d’abord de deux superbes obélisques, d’un seul bloc de granit, de soixante-douze à soixante quinze pieds de hauteur. Derrière ces obélisques sont deux statues colossales assises, de trente-quatre pieds do proportion, qui précèdent un pylône haut de cinquante pieds. Toutes ces masses sont inégales entr’elles et irrégulièrement disposées. Li’ntérieur du monument de Louqsor osfre à la vue plus de deux cents colonnes de dissérentes proportions, dont la plus grande partie subsiste encore en entier. Les diamètres des plus grosses ont jusqu’à dix pieds. Tous ces édifices sont environnés de décombres, qui s’élèvent de beaucoup au-dessus du niveau général de la plaine.

De Louqsor on arrive à Karnak par un chemin bien frayé, où de pari et d’autre, et à des intervalles assez, rapprochés, existent des débris de piédestaux et des restes de sphinx ; on en trouve même d’entiers à corps de lion et à tête de femme. De l’allée de sphinx dirigée sur Louqsor, on passe, en déviant un peu sur la gauche, dans une avenue plus large, formée toute entière de béliers accroupis, élevés sur des piédestaux, à l’extrémité de laquelle est une porte très-élégante. Vient un temple qui porte dans toutes ses parties l’empreinte de la plus grande vétusté, et qui cependant est bâti avec des débris d’autres monumens.

Du côté du nord-est on arrive au palais, par une longue avenue des plus gros sphinx, qui existent dans toutes les ruines de l’Egypte. Elle précède des propylées formées d’une suite de pylônes, au-devant desquels sont des statues colossales, dont les unes sont assies, les autres sont debout. Ces constructions ne se recommandent pas seulement par la grandeur de leurs dimensions ; elles se font remarquer encore par la variété des matériaux qui y sont employés. Une espèce de pierre calcaire compacte comme le marbre, un grès siliceux mélangé de couleurs variées, les beaux granits noir et rose de Sienne, ont été mis en œuvre pour les statues. La porte du premier pylône est elle-même toute entière en granit, et couverte d’hiéroglyphes sculptés avec le plus grand soin.

Le palais de Karnak, vu d’un certain côté, ne présente que l’image d’un bouleversement général. La consusion de toutes ces masses est telle, que le