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de plus élégant. Ce péristyle se détache comme avant-corps sur la masse de l’édifice, dont l’élévation variée, ainsi que son plan, se compose d’un corps principal avec deux ailes en retraite. Au milieu de cette masse s’en s’élève une autre, qui osfre une toiture séparée, et aussi sur le devant un sronton. On comprend que l’architecte a fait ainsi ce second étage de construction, pour donner au service intérieur des décorations, la hauteur que nécessite le jeu des machines, sans avoir recours, comme on le voit au théâtre de Paris (appelé aujourd’hui l’Odéon), à une procérité de comble et de toiture désagréable, et qui rapetisse l’effet de l’architecture, sans ajouter à sa dimension.

Sans doute le plan et l’ensemble de ce très-bel édifice que nous ne saurions faire apprécier, comme il le mériteroit, par une description aussi abrégée, ne présentent en aucune façon l’idée ni la sorme duthéâtre antique. Toutefois, malgré le vœu que nous avons exprimé, de voir les architectes se rapprocher, le plus qu’il sera possible, de la forme extérieure et du type que la nature avoit indiqués aux Grecs, nous devons reconnoître, qu’outre les changemens, que de nouveaux usages ont introduits, il peut encore être, dans plus d’un cas, impossible de réaliser cette imitation de l’antiquité. Un de ces cas est celui, où le théâtre unique et principal d’une grande ville, doit réunir dans son enceinte plusieurs destinations, qui chacune comporteroient un local spécial et particulier. Il arrive quelquefois que cet édifice est tenu de rensermer, outre la salle de spectacle, une salle de bal, une salle de concert, des locaux destinés à divers plaisirs ou divertissemens. Or, c’est vraiment là ce que le théâtre de Berlin a été obligé de comprendre dans son plan. La chose ainsi expliquée, peul-être doit-on savoir gré, au contraire, à l’architecte d’avoir formé de toutces ces parties obligées, un ensemble varié si l’on veut, mais ramené avec beaucoup d’habileté, à l’unité d’un plan fort régulier.

Or, on ne sauroit s’empêcher d’y louer beaucoup d’intelligence de distribution, et plus d’une sorte de ressource ingénieuse. Telle est, pour en citer une, celle de la manière dont l’architecte a imaginé de faire arriver les voilures à couvert, sans embarras, et sans aucune incommodité pour les gens de pied. On a parlé de cette montée composée de trente degrés, servant de stylobate au péristyle et correspondant au très-beau soubassement qui règne tout à l’entour de l’édifice. C’est précisément sous ce stylobate antérieur, qu’ont été ménagées deux issues, l’une pour l’entrée, l’autre pour la sortie des voitures ; les personnes qui y sont ainsi introduites sous un portique couvert, ont un accès particulier vers la salle, et toutes les parties intérieurs du monument.

Ce qu’on doit dire encore à l’avantage de son


architecture c’est que tous les détails en sont traités grandement, et d’un style qui ne permet aucune confusion avec les habitations et les palais. Les fenêtres nombreuses dont l’édifice est percé, ont une sorme monumentale, et leurs trumeaux consistent en petites colonnes quadrangulaires, avec un chapiteau dorique.

Ayant résolu de ne traiter l’article : THÉATRE, que sous le rapport tout-à-sait spécial et exclusif de l’architecture, nous ne saurions nous engager dans aucun détail, sur tout ce que comporteroit l’analyse de la salle de spectacle, renfermée dans le monument de Berlin. Nous nous sommes aussi dispensés de toute description semblable, à l’égard des autres théâtres. D’abord, le lecteur comprendra, que rien n’engageroit à plus de notions minutieuses, souvent peu intelligibles, et presque toujours étrangères à l’art, vu le système de construction postiche des loges, vu l’extrême diversité des ornemens arbitraires qu’on y prodigue, vu le manque de solidité de la plupart des matériaux qu’on y emploie, Ajoutons encore, que presque tous les ouvrages de l’art moderne, en ce genre, ayant été de simples ouvrages de charpente et de menuiserie revêtus d’ornemens temporaires, aucun n’a pu durer assez long-temps pour servir de modèle à d’autres. De là est résulté, que rien de fixe ni de déterminé n’a pu s’établir, sur la base toujours mobile et inconsistante des convenances locales ; tellement qu’on n’indiqueroit pas deux salles de spectacle construites, et décorées selon système uniforme. Il n’y a d’uniforme en ce genre, que la diversité.

Nous aurions désiré pouvoir réduire ici, à quelques points regardés comme convenus, les théories qu’ont données, sur la construction des salles de spectacle, disférens auteurs. Mais il est visible, que chaque pays, chaque localité, chaque genre de spectacle, chaque mode dramatique, chaque habitude de société, chaque manière d’envisager les plaisirs de la scène, selon les mœurs, les opinions et les goûts de ceux qui y prennent pait, que bien d’autres causes encore, ont dû insluer très-diversement sur les méthodes des théoriciens. Il est sensible que ces causes, trop nombreuses pour être mises d’accord entr’elles, n’ont dû pro¬duire, de la part de ceux qui ont tenté d’en ramener l’ceffet à un système général, et à une loi commune, que des théories partielles et des règles locales.

Cependant, pour ne pas terminer cet article, sans toucher quelques-unes des notions qui peuvent être généralement appliquées à la meilleure construction de l’intérieur d’une salle de spectacle en bois, nous allons parcourir brièvement les points principaux de ce sujet, sous quelques-uns de ses rapports les plus importuns d’utilité, de convenance et de goût.

Sous le rapport d’utilité, les deux points les plus essentiels (en dégageant ce sujet de toutes les