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nécessité. Aussi est-il rmis de croire qu’il y en eut dans toutes les ville. On ne trouve effectivement aucun emplacement de villes antiques encore reconnoissables par quelques débris, où ne se fassent remarquer des rees de théâtre. Cette sorte de monument étant d’une grandeur et d’une solidité remarquables, auro. certainement survécu partout à toutes les destructions, si ses masses n’eussent offert, par la suite di siècles, une sorte de carrière aux habitans des vles nouvelles, qui employant à leurs constructions des matériaux déjà tout taillés, achevèrent de riner des édifices devenus désormais inutiles. Nonossistant ces causes de dégradation, quelques vestigs leur ont toujours survécu, et l’on feroit une ste infinie de toutes les villes, où de semblable témoins déposent de leur ancienne existence.

Pour ne pas laisser cette assertion ans quelque preuve, nous allons citer, d’après les voyages de Pocoke et de Chandler, les villes de l’Asie mineure qui ont des restes de théâtre savoir : Ephèse, Alabanda, Teos, Smyrne, Haerapolis, Cyzique, Alinda, Magnésie, Laodicée, Mylassa, Sardes, Milet, Staratonicée, Telmessus, Jasus, Patara.

On trouve en Sicile des restes de théâtre à Catane, à Taurominium, à Syracuse, à Argyrm, à Segeste.

Les principaux théâtres de la Grèce proprement dite, et dont il existe des ruines, furent ceux d’Athènes, de Sparte, de l’le d’Egine, d’Epidaure et de Megalopolis. Selon Pausanias, celui d’Esculape à Epidaure, et qui avoit été bâti par Polyclète, surpassoit, pour la beauté de sa disposition et les proportions de ses parties, tous les autres théâtres de la Grèce.

Toutefois, en parlant de cet édifice, le même auteur observe, que les théâtres des Romains surpassoient ceux des Grecs, en grandeur et en magnificence. Il nous paroît qu’il dut en être ainsi, et la chose s’explique de soi-même. D’abord, en fait d’édifices destinés à contenir, comme devoit le faire le théâtre, les citoyens d’une ville, il est évident que leur étendue fut nécessairement proportionnée à chaque population. Or, quelle disproportion ne dut-il pas y avoir, entre les villes même principales de chacun des petits Etats de la Grèce, sous le rapport de la population, et la ville de Rome, avant même qu’elle fût devenue la reine du Monde ? Mais si Pausanias a entendu comparer le plus grand nombre des théâtres des Grecs, avec ceux de la ville proprement dite de Rome, on a pu se convaincre déjà par la situation, et le choix habituel des emplacemens du plus grand nombre de ces édifices en Grèce, qu’ils exigèrent une bien moins grande dépense que ceux de Rome. Ceux-ci élevés sur des terrains planes, comme nous le voyons encore aujourd’hui, par les restes du théâtre du Marcellus, nécessitèrent d’immenses constructions de portiques les


uns sur les antres, à l’extérieur, et dans l’intérieur des combinaisons très-multipliées pour les issues, les dégagement et les corridors destinés à la circulation d’une immense multitude. On sait, en effet, que le théâtre de Marcellus devoit contenir trente mille spectateurs.

Vitruve a employé six chapitres de son cinquième livre, a parcourir les notions théorique, et pratiques de l’art de construis tes théâtres. Dans le premier de ces chapitres, il traite des soins à prendre pour situer convenablement l’édifice sur un lieu sain, et qui ne soit pas exposé au midi, ainsi que de l’élévation qu’on doit lui donner, en raison de la portée de la voix et des effets acoustiques. Le chapitre suivant est rempli uniquement par une théorie sur la musique ancienne, et les différens genres de chant, théorie qui, assez étrangère déjà à l’art de bâtir, ne sauroit être aujourd’hui d’aucun intérêt pour l’architecte. La notion relative aux vases de bronze placés entre les sièges du théâtre, occupe le troisième chapitre, qui se termine par un passage important dans l’histoire du théâtre de Rome. Vitruve nous y apprend que l’emploi de ces vases n’avoit lieu, chez les Grecs, qu’à l’égard des théâtres en pierre ou en marbre, qui étoient peu favorables à la répercussion des sons ; qu’à Rome, au contraire, où les théâtre étoient généralement en bois, cette pratique étoit inutile. Dans le chapitre qui a rapport à la disposition du plan des théâtres, l’auteur indique les procédés géométriques, d’après lesquels devoit être tracé le plan du cercle drit par le degré inférieur. Il falloit y faire quatre triangles équilatéraux. C’étoit sur les différons angles résultant de la combinaison des quatre triangles inscrits les uns dans les autres, que devoient se régler la place des escaliers et les diverses parties de la scène. Dans les deux derniers chapitres, Vitruve traite des rapports que doit avoir la hauteur du portique qui s’élève au-dessus des degrés, avec la hauteur de la scène, de la disposition de la scène, des machines à décoration, des trois sortes de décorations analogues aux trois caractères des pièces tragiques, comiques, satyriques, enfin de la différence entre le théâtre romain et le théâtre grec, pour ce qui regarde les procédés géométriques, d’après lesquels devoit être tracé l’intérieur de leur plan.

J’ai donné l’idée succincte de ces détails, beaucoup moins, comme on voit, pour les faire connoître, que pour faire sentir combien seroit inutile à cet égard, un plus grand développement de notions, qui seroient aujourd’hui sans aucune application. J’ajoute qu’en général elles exigeroient, pour être comprises, et de nombreux commentaires, et le secours d’un grand nombre de dessins.

L’histoire chronologique des théâtres romains repose sur des renseignemens plus positifs, que ceux auxquels on auroit voulu soumettre les époques