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d’un objet qui, né du caprice et de l’imagination, ne sauroit avoir de modèle positif, on ne puisse lui prescrire d’autres règles, que celles de la convenance, de l’usage, et de la tradition de son origine, nous pensons que la forme quadrangulaire est celle qui surtout s’allie le mieux avec l’architecture. Nous ne nous arrêterons donc pas à combattre ici les abus qu’un goût insatiable de nouveautés a multiplies, tant dans l’emploi du terme, que dans les diversités de configuration qu’on a quelquesois fait subir à son type, soit en le convertissant en consoles, soit en le chargeant d’ornemens ou de détails qui en dénaturent le caractère. Si nous ajoutons aux notions de cet article, la nomenclature des diverses désignations qu’en ont données quelques lexiques, c’est moins pour autoriser plusieurs de ces abus, que pour les faire éviter. On applique donc aux termes quelques épithètes qui en indiquent la destination, et l’on dit :

Terme angélique. --C’est une figure d’ange représentée a mi-corps, et dont la partie inférieure se termine en gaîne. On eu voit de semblables à plus d’une église.

Terme double. --C’est un terme composé ou de deux demi-corps ou de deux bustes adossés, qui s’élèvent sur une seule et même gaine, en sorte qu’ils présentent deux faces, et que l’on a faits ainsi pour correspondre à deux points de vue.

Terme en buste. --Terme qui consiste dans sa partie supérieure en une tête seule, soit qu’elle se termine au col, soit qu’on y ait joint l’estomac ou les pectoraux. Il s’en trouva ainsi beaucoup dans l’antiquité et dans les imitations qu’en ont faites les artistes modernes.

Terme en console. --On donne ce nom, dans l’ornement, à un terme dont la gaîne, par le bas, se termine en enroulement, et dont le corps ou la tête font fonction de support. On peut citer comme exemples en ce genre, l’emploi qu’on a fait plus d’une fois de cette manière de terme pour décorer les maîtres-autels de quelques églises, ou les montans des cheminées.

Terme marin. --Nom qu’on donne à un caprice d’ornement, qui a été quelquefois appliqué à des décorations de fontaines, de grottes ou d’édifices hydrauliques. Ce sont des figures à demi-corps de tritons, dont la partie inférieure, au lieu d’être en gaîne, se termine par une double queue de poisson tortillée.

Terme rustique. --Terme dont la gaîne est ou taillée en bossages, ou sculptée en manière de congélations lapidifiques, et le corps est la figure de quelque divinité champêtre.

TERMES MILIAIRES, s. m. pl. On trouve ce nom donné à ce que l’on appelle hermes (voyez ce mot), c’est-à-dire à certaines représentations de Mercure, consistant en une tête de ce dieu, placée


sur une longue pierre, ou carrée ou diminuée par le bas en forme de gaîne.

Ces sortes de termes, chez les Grecs, auroient servi à marquer les stades, ou les distances des chemins. Ainsi Plaute les désigne sous le nom de lares viales. Les routes, comme l’on sait, et la sûreté des grands chemins étoient dans les attributions de Mercure. Il y avoit de ces termes hermétiques à plusieurs têtes, peut-être comme pour correspondre à plus d’un chemin. On voit à Rome, à l’extrémité du pont Fabricius, deux de ces termes qui ont chacun quatre têtes, et qui ont fait prendre à ce pont le nom moderne de Ponte quatro capi.

TERMINÉ. Synonyme d ‘ achevé, fini.

TERMINER, v. act. Ce mot, dans la langue des beaux-arts, s’entend de deux manières, et sous deux sens, dont l’un exprime une idée plus matérielle que l’autre.

L’idée la plus simple du mot terminer, est celle qui s’applique à l’achèvement matériel de tout ouvrage, quel que soit le degré de mérite auquel l’artiste soit parvenu. Dans le sens moral du mot, l’ouvrage est terminé lorsqu’il est arrivé au point qui doit lui servir de terme, et ce terme est cette sorte de complément de toutes les qualités, qui empêche de désirer quelque chose de plus, ou quelque chose de mieux.

Il y a entre les mots terminer, achever, finir, certaines variétés que le goût comprend mieux, que le discours ne peut les rendre. Quant à l’architecture, on se sert peut-être plus volontiers, et plus souvent, du mot terminer, dans son acception simple, pour signifier qu’un édifice a reçu, ou n’a pas reçu, le complément de toutes les parties dont il doit être composé, d’après le projet qui en a été donné, ou d’après les besoins qu’il comporte.

S’il s’agit, dans cet édifice, d’exprimer ce qui se rapporte à l’exécution matérielle de sa matière, et des détails de ses profils et de ses ornemens, on se servira par préférence du mot fini ou du mot achevé. Ainsi l’on dira que l’aile de tel palais n’a point été terminée, qu’il reste à terminer la nef de telle église, ou un de ses bas côtés. Mais on dira que les sculptures de sa frise ou de ses chapiteaux, ont été bien ou mal finies.

Il y a encore, en fait d’architecture, d’édifices, et d’objets de décoration, un emploi très-fréquent du mot terminer : c’est celui par lequel on exprime, de quelle manière la masse en hauteur, d’un ouvrage quelconque, reçoit ce qui en doit être la sommité. On dit alors de cet ouvrage, qu’il se termine par tel ou tel objet, par telle ou telle forme. Une colonnade, un péristyle, se terminent par un fronton. Un obélisque se termine par un pyramidium. Une coupole se termine par une lanterne, qui se termine elle-même par un globe et une croix, etc.