Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/465

Cette page n’a pas encore été corrigée
TEM TEN 457


mot style (colonne en grec) et du nombre ou de l’épithète qui en désignent les variétés. Voyez EUSTYLE, EXASTYLE, DIASTYLE, etc.

Sans doute, si l’on vouloit encore parcourir tout ce qu’une telle matière comporte de détails accessoires, il faudroit non pas un article, mais un volume. Tout en restant dans le cercle de l’art des Grecs, l’histoire complète de ses temples, la discussion de toutes leurs variétés, et la description de tous les objets de décoration qui les embellirent, seroient le sujet d’un très-intéressant ouvrage. Il nous semble inutile de faire remarquer au lecteur, qu’un semblable dessein est tout-à-fait en opposition, avec celui qui doit constituer le système et l’esprit d’un dictionnaire, où chaque notion, chaque partie d’un tout doit s’en trouver divisée, par la sujétion qu’impose l’ordre alphabétique.

Si nous touchons ici quelques mots des principaux ornemens qui trouvèrent place au dehors, comme dans l’intérieur des temples, ce sera uniquement pour avoir occasion de rappeler au lecteur, les articles où il pourra rencontrer les notions que celui-ci ne pouvoit pas embrasser.

L’architecture grecque avoit dû, comme en l’a dit bien des fois, au principe même, ou si l’on veut, au besoin de sa construction primitive, une de ses principales beautés décoratives ; on veut parler de la forme du fronton, qui, créé par la nécessité, devint un tel sujet de luxe et de magnificence, que rien de semblable dans toutes les autres architectures ne peut v être comparé. On entend parler surtout de ce qui en fait le complément, c’est-à-dire des sculptures en bas-relief ou en statues, qui remplirent les superficies de son tympan. Voyez FRONTON.

Ce fut ainsi que la frise, cette partie de l’entablement qui, dans le dorique, représentoit ce qu’il y avoit de plus vulgaire originairement, devint, par les accessoires dont on l’orna depuis, une des richesses les plus remarquables du temple grec. Voyez MÉTOPE, FRISE.

On ne sauroit dire à quel point y fut portée la richesse des matières, des peintures, des métaux précieux, et de tout ce qui ajoute au mérite de la forme, celui de l’éclat, de la rareté’, de la grandeur des musses, et de la variété des couleurs. Voyez BRONZE, PEINTURE, COLOSSAL, BASRELIEF, STATUE.

Il faut dire, en terminant cet article, que si l’architecture parvint à donner au temple grec ce rare mérite d unité, d’ensemble et d’harmonie, qu’on est encore aujourd’hui forcé d’admirer, jusque dans les ruines qui en subsistent, cela fut dû, indépendamment du principe primitif de la construction, à la nature même du culte, qui n’admettiot point la multitude dans l’intérieur des édifices sacrés, et dont les cérémonies, toutes extérieures, n’imposoient à l’architecte aucune sujétion susceptible de contrarier la régularité de l’ordonnance la plus simple.


Or, on l’a fait observer déjà dans plus d’an article de ce Dictionnaire, le culte du christianisme repose sur des nécessités directement contraires, et le nom d’église, ecclesia, assemblée, suffit pour faire comprendre comment, d’un principe si divers, devoit naître une aussi grande dissemblance dans les plans, les élévations, les mesures, les proportions et les décorations des deux genres d’édifices. A cette simple cause d’une assemblée nombreuse, réunie dans l’intérieur du temple chrétien, est dû le système moderne, qui a transporté au dedans toute la magnificence, l’étendue et la dépense de colonnes, d’ornemens, d’ordonnances, qui constituèrent le principal mérite de l’exléneur du temple grec. De l’obligation d’une grande étendue en plan, naquit celle d’une procérité extraordinaire dans les nefs, et par conséquent dans les frontispices des églises. Ces réflexions ont été déjà produites à l’article EGLISE. (Voyez ce mot.) Nous n’en reproduisons ici la mention, que dans la vue de prémunir les architectes, contre une indiscrète imitation de l’antiquité, dans la formation des temples chrétiens. Imiter l’antique n’est pas transporter à d’autres emplois, des plans et des dispositions qui ne sauroient leur convenir. Cette sorte d’imitation mécanique mériteroit à peine le nom de copie. Ce que l’artiste doit chercher à imiter chez les Anciens, c’est, non le positif de leurs ouvrages, non les règles que la mesurée et le compas y fout trouver, mais les raisons de ces ouvrages, mais l’esprit de ces règles, mais le principe moral, dont, et les ouvrages et les règles, sont les conséquences. Ce n’est doue pas à faire dans une église, le fac simile d’un temple grec, que doit tendre l’imitateur intelligent de l’antique : mais en employant les formes, les types, les détails de l’architecture grecque, qui ne sont autre chose, que ce que les mots, si l’on peut dire, et les formules du discours, sont à l’art d’écrire, il doit s’efforcer, non de faire ce qui fut fait par les grands architectes de l’antiquité, mais de faire ce qu’ils auroient sait, si d’autres usages, d’autres convenances, d’autres besoins politiques civils et religieux, leur eussent prescrit d’autres obligations.

TÉNACITÉ, s. f. Ce mot exprime, dans la composition des corps, une qualité en vertu de laquelle, leurs élémens et les parties dont ils sont formés, acquièrent une forte adhérence, ce qui les rend plus propre à soutenir la pression, à résister à la percussion ou à toute autre action qui tendroit à les dissoudre. Ainsi l’on dit de certains matériaux, qu’ils ont, ou qu’ils n’ont pas de la ténacité. On le dit de certains enduits, de certaines couleurs.

On le dit aussi des terrains, et il est essentiel d’avoir égard à leur plus ou moins grande ténacité, dans le prix de la fouille des terres, dans le calcul des mines.