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et de beaucoup le plus fameux, fut celui de Diane a Ephèse, construit par Ctésiphon, selon l’ordre ionique.

Mais l’architecture adopta encore ici, et par plusieurs raisons, au nombre desquelles il est permis de complet celle le de l’économie, une liberté à peu près du même genre que la précédente. Ermogène d’Alabande fut l’auteur de cette innovation, qui consista dans la suppression de la file de colonnes intérieures, ce qui donna à la galerie environnante, la largeur de deux entre-colonnemens. Aussi appela-t-on ce temple pseudodiptère, ou faux diptère. Ermogène, avoit construit dans ce système le temple de Diane à Magnésie, et ou en voyait, du même genre, un autre d’A-pollon, hâti par l’architecte Mnesthès.

A ces diverses espèces de temples, tous construits sur un plan quadrilatère. , il faut joindre celle des temples circulaires.

Pour ne parler d’abord que de ceux dont le circuit consistait eu colonnes, il y en avoit du deux sortes, ceux qu’on appelait monoptères, et ceux qu’on nommoit pèriptères.

Le temple circulaire monoptère étoit ainsi désigné, non par opposition au diptère, c’est-à-dire, non parce qu’il n’avoit qu’un rang de colonnes au lieu de deux, mais parce qu’il consistoit uniquement en ce seul rang, et qu’il n’a vu il point de mur ou de cella. C’est de ce genre qu’était, sans doute, le temple appelé de Sérapis a Pouzzol, dont la colonnade circulaire subsiste encore, dans les restes qui s’en sont conservés, et où rien n’indique qu’il y ail eu un mur, et où tout prouve le contraire. Celle sorte de temple n’avoit point de couverture.

Le temple circulaire périptère avoit, comme le temple périptère de forme quadrangulaire, une cella construite el environnée d’un rang de colonnes. Tels sont à Rome, le temple dit de Vesta, et a Tivoli, celui qu’on a appelé de la Sibylle. L’intérieur se terminoit en coupole qu’on appeloit tholus et selon Vitruve, ce tholus recevoit pour couronnement extérieur un fleuron.

Mais outre ces socles d’édifices, soit sormés, soit entourés de colonnes, il faut compter au nombre des temples circulaires, d’autres grands monumens qui, tels que le l’anthéon de Rome, auroient été beaucoup plus multipliés qu’on ne pense, s’il fal-loit regarder comme ayant été jadis des temples, une très-grande quantité de constructions terminées en coupole, qui existent dans les ruines antiques de Rome, de Pouzzol, de Baies et autres villes. Il est probable qu’on a pu leur appliquer souvent à tort le nom de temple ; cependant le I’anthéon dont on vient de parler, autorise à croire que plusieurs de ces édifices circulaires, furent consacrés à la Divinité. Le magnifique frontispice en colonnes, qu’Agrippa avoit élevé en avant de ce temple dédié à tous les dieux, ne laisse aucun doute sur cette destination. On sait


encore qu’il l’avoit mis particulièrement, sous la protection de Jupiter Vengeur et de Cybèle.

Pausanias fait mention en Grèce de plus d’un édifice circulaire terminé en coupole, et affecté à des usages autres que ceux de la religion. Il en est toutefois qui purent réunir une destination religieuse, à un emploi politique. Il scroit d’ailleurs peu conforme à une saine critique, de conclure rigoureusement que les Grecs n’eurent et ne connurent pas telle ou telle sorte d’édifice, de cela seul, qu on n’en découvre plus aujourd’hui de vestiges. Trop de raisons seroient à rendre de ce manque d’autorités, et le détail de ces raisons alongeroit inutilement cet article.

Il faut le terminer, par la mention de ce qui nous paraît avoir dû fomer dans l’antiquité, ce qu’elle a produit de plus grand, de plus magnifique, et de plus dispendieux en fait d’édifices sacrés. Nous voulons parler des temples à périboles.

Ainsi allons-nous voir que cette sorte de complément du luxe architectural des Grecs, fut comme la dernière conséquence du principe originaire du temple, comme le plus haut développement du germe qui lui donna naissance. L’idée de péribole nous ramène en effet à l’idée primitive, d’où nous avons vu, d’après les laits historiques, et l’autorité des traditions, sortir successivement toutes les productions de l’art. Une enceinte consacrée sous le nom d’hieron (lieu saint), fut le premier temple. Une simple haie en fixa la circonférence. Des bois et des plantations en firent les premiers abris. Lorsque l’habitation du dieu ou le naos cul succédé à la pierre servant d’autel, et lorsque l’espace du local sacré s’étendit au-delà des murs de la maison divine, il fut encore plus naturel de circonscrire ce terrain, par un enclos de murs. Dans cet enclos se trouvèrent enfermés les arbres du bois sacré ; c’est ce qu’on appela temenos, alsos. Ainsi, dans des temps très-postérieurs, Lucien nous a décrit les bois sacrés qui environnoient le temple de Gnide. Ainsi voyons-nous les temples d’Esculape entourés, comme nous le fait voir encore aujourd’hui ce qu’on prend, à l’ouzzol, pour letemple du dieu Sérapis, de chambres et de locaux accessoires à l’usage des malades. Le temple de Jupiter Olympien à Athènes, avoit un péribole de quatre stades de circonférence.

On ne finiroit pas de citer toutes les mentions qu’on trouve chez les écrivains, de périboles autour des temples. La ville de Pompeia nous en offre en petit, à In vérité, un notable exemple dans ce temple qu’on a nommé, on ne sait pourquoi, temple d’Isis. Tout, dans cette ville, ne semble être qu’un diminutif des monumens de l’architecture grecque. Tel est effectivement le petit temple, dont on parle. Ce qui est, à proprement parler, son naos, est élevé sur un assez haut soubassement, non pas au milieu, mais à l’extrémité d’un péribole carre en colonnes, faisant galerie couverte