Page:Encyclopédie méthodique - Architecture, T3.djvu/461

Cette page n’a pas encore été corrigée
TEM TEM 453


de la tête d’un des murs latéraux du temple, a la tête de l’autre mur. Voyez ANTE.

Tout, dans les ouvrages de l’homme, et surtout dans ceux de l’architecture, ayant dû aller progressivement du simple au composé, il nous a paru naturel, en suivant tes résultats de cette loi générale, pour la formation des temples en Grèce, de placer le temple in antis, comme le premier dans les inventions de l’art, ainsi que Vitruve le place en tète, dans l’ordre de leur composition. Cependant la succession des inventions et des compositions de ce genre, ne fut pas telle, qu’on genre plus varié cl plus composé, dut faire tomber dans l’oubli celui qui l’étoit moins. Au contraire, la diversité des besoins et des circonstances, qui toujours ont dû présider à la confection des temples, fit concourir entr’elles, toutes les sortes de dispositions, auxquelles les progrès des sociétés donnèrent lieu. Or, celle qui dans l’ordre naturel des choses fut la première, n’en continua pas moins d’être employée, lorsque les besoins et les convenances l’exigèrent. Il n’y eut de changé, que ce que le perfectionnement de l’art dut y ajouter d’ordre et de régularité.

Ainsi le temple in anits (ou comme les Grecs l’appeloient, εν παραστασιν) reçut aux têtes de ses murs latéraux, la forme d’un pilastre correspondant par ses détails et ses profils, à ceux des colonnes intermédiaires, dont Vitruve porle le nombre à deux, quoique rien n’ait pu empêcher d’y en placer davantage. Mais on doit observer que Vitruve, dans sa classification méthodique, a eu aussi l’intention de soumettre sus exemples, a une progression de richesse comme de grandeur. Le temple à antes paroît donc avoir été en usage dans tous les temps. Tel étoit à Athènes celui dont il s’est conservé des restes fort considérables, et que Smart, dans son premier volume des antiquités de cette ville, appelle temple sur l’lliissus. Vitruve nous apprend qu’il y i n a voit un de ce genre, entre les trois temples de la Fortune, que l’on voyou près de la Porta Coltina, aujourd’hui Porta Salara.

La construction des temples en Grèce, dut suivre les progrès de la population et de la richesse du pays. Tant que les hommes restèrent divisés en bourgades, le temple in antis construit en bois put suffire aux besoins du culte. Nous en dirons autant du second genre de temple qu’ou appela prostyle, parce qu’on y substitua à chaque pilastre des antes formant la tête des murs latéraux, une colonne isolée, laquelle s’alignant avec les deux colonnes du milieu, donna un front du temple, un vestibule ouvert des deux côtés, et ce que nous appelons aujourd’hui un péristyle isolé. L’architecture a conservé, et dans de grandes proportions, trop d’exemples de ce genre de frontispices de temple, pour qu’en ait besoin d’en citer ici. La composition du temple grec acquit bientôt un accroissement, dans la répétition qu’on fit du prostylon à la


face postérieure de l’édifice, en sorte qu’il eut deux entrées parfaitement semblables, deux vestibules à colonnes isolées, et surmontées d’un fronton. Ce genre de temple qu’on nomma amphiprostyle, est le troisième dans l’ordre que leur assigne la classification de Vitruve. Très-probablement, long-temps avant que l’architecture ait été réduite en art, par l’importance que dut exiger le travail de la pierre, les temples dont on vient de parler, avoient reçu dans le travail du bois, des formes déjà déterminées, et une sorte de régularité.

Nous avons déjà eu l’occasion d’expliquer (voy. ARCHITECTURE, CABANE), comment ce qu’on apelle la cabane en bois, devint le modèle de l’architecture, et comment les colonnes, les chapiteaux, les srontons, les entablemens et toutes les parties de la modénature, avoient dû être façonnées dans leur configuration, et même leurs proportions, de manière, que l’art n’eut plus qu’à terminer et à polir, si l’on peut dire, dans des matières plus précieuses, l’ébauche des édifiées en bois. Fixer à cette sorte d’élaboration une époque précise, seroit, surtout aujourd’hui, une prétention d’autant plus vaine, que de pareils travaux, résultais d’une succession d’épreuves et de tentatives, ne sauroient avoir eu de date. On est assez porté à croire que ce fut après la guerre des Perses, qui avoient incendié beaucoup detemples en Grèce, que l’architecture en pierre prit tout son développement dans les temples.

Alors, effectivement, nous voyons s’agrandir outre mesure les images des dieux. C’est de cette époque (ainsi que nous i’avens montré dans notre ouvrage du Jupiter Olympien) que datent ces statues colossales d’or et d’ivoire, et ces trônes qui firent dans des compositions plus ou moins semblables, l’ornement de presque tous tel sanctuaires. Il fallut que l’agrandissement des temples suivit celui des simulacres divins.

La dimension du local destiné à la demeure d’un dieu colossal, exigea l’accroissement de l’extérieur, soit pour que le dehors répondit à la magnificence du dedans, soit pour donner une plus haute idée du culte, soit pour la commodité des cérémonies, et de ceux que leur pompe devoit y appeler et y réunir. De là, probablement, la disposition du quatrième genre de temple, je veux dire, selon Vitruve, letemple périptère.

Il fut dans la nature de l’architecture, et on doit le dire aussi des autres arts, en Grèce, de rester fidèle an type originaire de sa formation. Sortie d’un germe fécond, celui de la construction en bois, où se trouvèrent réunis les deux principes d’unité et de variété, elle ne fit, dans te cours des siècles, que tirer les conséquentes de l’un et de l’autre. Si l’on considère cet art, particulièrement dans l’un de ses plus grands résultats, celui de la disposition des édifices sacrés, on ne sauroit s’empêcher d’admirer, comment, à l’instar de la nature