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peuple semble avoir épuise tout ce qu’on peut imaginer de propre, en architecture, a élever le sentiment et l’esprit des hommes, au niveau de la grande idée que l’ouvrage de l’art doit représenter. Ici, des édifices pyramidaux qui aspirant, par leur procérité, à porter jusqu’aux ciel les yeux et les pensées du spectateur. Là, des masses de rocher taillées et travaillées comme peur être des emblèmes de l’éternité. Ailleurs, des bancs de pierre et de montagne perforés, comme pour assurer aux temples une durée égale à celle de la nature. Dans d’autres pays, de nombreuses enceintes élevées, en amphithéâtre, autour de la colline surmontée par l’autel. Chez quelques peuples, des terrains consacrés en plein air, ni enclos d’épaisses et solides murailles, qui ont survécu à plusieurs générations d’états de royaumes. Ainsi, partout l’idée de Dieu se trouve écrite par l’art de bâtir, en caractères jusqu’à présent ineffaçables, et qui nous prouvent que le temple fut, toujours et partout, l’édifice le plus considérable.

Si des travaux antiques, ou de pays éloignés, nous passons à ce qui s’est fait, dans les temps plus rapprochés du nôtre, et à ce qui existe dans les contrées que nous habitons, nous verrons de même les édifices sacrés, non-seulement occupant la première place dans les entreprises de l’art de bâtir, mais présentant au milieu de toutes les villes, une grandeur, une élévation et un luxe de travail, qui peuvent délier les travaux du même genre, dans les siècles antérieurs. Nous voulons parler de ces vastes constructions du moyen âge, qui, sous la fausse dénommation de gothiques élèvent encore aujourd’hui leurs masses et leurs sommités audacieuses, au-dessus des édifices de toutes les villes du l’Europe. Lorsque le goût de la belle architecture reparut avec celui des autres arts de la Grèce et de Rome, une noble émulation s’empara de tous les peuples modernes, et ce fut à qui adapteroit avec plus de succès, les sormes régulières des ordonnances, des plans et des élévations des temples de l’antiquité classique, aux convenances et aux besoins du christianisme. Des prodiges de dépense, de grandeur et de richesse en ce genre, ont distingué tous les siècles et tous les pays, depuis le renouvellement du bon goût. Toute l’architecture antique a été mise à contribution, pour fournir à la composition des nouveaux temples, dé quoi réunir, avec des ensembles jusqu’alors inconnus, tous ies genres de solidité dans la construction, de grandeur dans les intérieurs, de magnificence extérieure et de hardiesse dans l’élévation des masses. De somptueux péristyles ont annoncé leurs entrées, de riches ordonnances ont décoré leurs enceintes, de vastes et brillantes coupoles élancées dans les airs, ont étendu leur aspect à des distances prodigieuses. Enfin, pour résumer ceci en deux mots, le chef-lieu du christianisme a érigé sur les débris de l’antique Rome, le temple et la coupole de Saint-


Pierre, monument qui n’eut point d’égal dans l’antiquité, et qui très-probablement n’aura jamais de rival dans la suite des âges.

Ce préambule a eu pour objet de faire entendre, quelle immense matière serait celle d’un ouvrage qui comprendroit l’histoire générale des temples, les notions diverses qui se rapporteraient dans une telle étendue de temps et de pays, à leurs formes, à leur structure, à leurs emplois, à leurs mesures, à leur goût, à leurs ornemens, etc. Or, ce n’est pas sans raison que nous avons esquissé eu raccourci le point de vue d’une semblable histoire. On a déjà compris que nous nous sommes proposé d’expliquer par là, pourquoi l’article TEMPLE, dans ce Dictionnaire, ne sauroit approcher de la proportion qu’exigeroit, même dans le plan le plus succinct, l’universalité de ces connaissances.

Nous avons encore une autre raison à rendre de la mesure étroite, dansa laquelle nous avons dû circonscrire ici les notions du mot temple. Nous n’aurions pu, en effet, que répéter les nombreux détails qui ont été déjà donnés dans celle matière, à chacun des articles, soit de ceux que nous avons consacrés sous leurs titres, à chacune des architectures plus ou moins anciennes ou modernes, que l’on connît sons un nom particulier, soit de ceux qui contiennent des descriptions de temples existans encore dans les ruines de toutes les villes antiques, dont les noms font partie de la nomenclature générale de ce Dictionnaire, soit enfin de ceux, où nous avons embrassé la biographie des célèbres architectes, et dès-lors les notions descriptives et critiques de leurs monumens.

L’architecture d’ailleurs, à laquelle ce Dictionnaire doit surtout rapporter les recherches de tout genre, qui en font l’objet principal, étant l’architecture devenue universelle, c’est-à-dire celle des Grecs, la seule qui ait des principes fondés en raison, et un système applicable aux besoins de tous les pays, nous nous bornerons à faire connoître dans cet article, l’origine des temples grecs, les variétés et les progrès de leur construction, leurs différentes espèces, selon leur étendue, leurs formes, leur composition, leurs emplois et leur destination, tant en Grèce qu’en Italie, où le même genre de culte propagea les mêmes usages, et, à quelques différences près, le même système de disposition et de décoration.

NOTIONS HISTORIQUES sur l’origine du temple grec, et fut les causes de formation primitive.

Si l’on s’en rapporte à un certain instinct primitif, dont on retrouve des traces dans l’histoire des plus anciens peuples connus, les hommes eurent d’abord un culte aussi simple, que l’étoient leur intelligence et l’état de leur société. Très naturellement, dans les pays de montagnes, ce fut sur