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temple nous offre no cintre inscrit dans un fronton dont la base est coupée, sorte de licence qu’on ne trouve guère qu’à Spalatro et aux monumens des bas siècles. Le luxe et la variété des ornemens sculptés sur le sût des colonnes, semblent également annoncer un goût, dont on citeroit difficilement des exemples, dans les ouvrages réputés pour être ceux du meilleur temps de l’architecture. On ne peut guère s’empêcher de regarder comme l’abus d’une recherche capricieuse, les diversités décoratives de l’ordonnance corinthienne du grand péristyle. Le pilastre d’angle a ses cannelures en hauteur ; la colonne qui lui est voisine est cannelée dans toute sa longueur en spiral. Les deux colonnes du milieu ont la totalité de leur fût ornée de seuillages en écailles, comme on le voit à certaines tiges de candélabres, toutes inventions que le goût admet volontiers dans les objets, qui sont du ressort de ce qu’on appelle l’ornement, et que la gravité de l’architecture repousse ou dédaigne.

Palladio a essayé d’excuser cette recherche d’ornemens, par la petite proportion du temple. Selon lui, les Anciens ne se permirent d’aussi légers détails qu’à l’égard des petits édifices, et négligèrent ces soins minutieux dans les grands monumens. On pourroit accorder qu’il en ait été ainsi, et même par beaucoup de raisons indépendantes du goût, sans que cela prouvât que les Anciens aient eu là-dessus le moindre système, et sans qu’on doive s’en autoriser pour faire une règle, de ce qui peut-être ne fut qu’une exception.

STADE, s. m. C’est le nom d’une mesure itinéraire chez les Grecs, qui varia de longueur selon les différens pays, et dont les variétés, par les confusions résultantes du même mot, pour exprimer des mesures différentes, ont donné lieu à de nombreuses discussions étrangères à notre objet.

C’est du nom de cette mesure, qu’on appela chez les Grecs le lieu destiné aux divers exercices du corps, et aux différens genres de course, parce qu’on donna à ces sortes de lieux, de terrains, ou de monumens, la longueur déterminée par le stade itinéraire.

Nous n’avons à parler ici du stade que sous ce dernier rapport.

Il faut donc distinguer les stades du genre ainsi désigné, selon leur emploi public ou particulier.

Considéré selon ce dernier emploi, le stade étoit, à proprement parler, une partie nécessaire de l’édifice appelé Gymnase. (Voyez ce mot. ) C’en là qu’on se livroit aux divers exercices athlétiques, qui entroient plus ou moins dans les habitudes ordinaires de la vie, et dans l’éducation de la jeunesse. Ce lieu, selon la description de Vitruve, étoit disposé de manière que ceux que la curiosité ou l’oisiveté y conduisoit, pouvoient y voir commodément les combats des athlètes. L’espace, beaucoup plus long que large,


étoit arrondi par une de ses extrémités, et garni de plusieurs gradins sur lesquels on s’asseyoit.

Le stade, considéré sous le point de vue de monument, et de l’emploi beaucoup plus important, que lui donnèrent les établissemens gymnastiques de la Grèce et de Rome pour les jeux publics, étoit le lieu même où se célébroient ces jeux. C’est ainsi qu’on nommoit stade olympique l’endroit où se tenoit la célèbre réunion des villes de la Grèce pour les jeux olympiques. On appeloit à Delphes stade pythiquele lieu où se faisoient les jeux pythiques, etc.

La lice, ou la carrière appelée le stade, étoit un espace de terrain d’une étendue déterminée, selon les mesures itinéraires de chaque pays, et entouré d’une levée de terre, on espèce de terrasse, dont quelquefois la nature avoit sait d’abord les premiers frais, et que l’art saçonna depuis. Tel étoit le stade d’Olympie. On y avoit pratiqué, sans doute à une de ses extrémités, une tribune pour ceux qui présidoient à la célébration des jeux.

La longueur du stade varioit donc selon les lieux. Celui d’Olympie avoit six cents pieds. La description que Pausanias nous en a laissée, donne à connoître que ce stade étoit précédé d’une autre enceinte, destinée aux courses de chevaux, longue de quatre cents pieds, et autour de laquelle on avoit pratiqué des loges, qu’on distribuoit par la voie du sort, à ceux qui amenoient des chevaux pour concourir aux prix. La construction de cette enceinte se terminoit à l’endroit même qui étoit le point de départ des concurrens, et ce point de départ, appelé aphesis, avoit donné son nom à tout le bâtiment, qui, soit par son plan, disposé de manière a aboutir en angle (dont la base touchoit le portique d’Aguaptus), soit parce que son élévation pouvoit en affecter la forme, ressembloit (dit l’écrivain) à une proue de vaisseau.

On distinguoit trois parties dans les stades, l’entrée, le milieu de la carrière et son extrémité. L’entrée avoit plusieurs noms ; on l’appeloit apheteria, du verbe grec qui signifie laisser aller, parce que c’étoit de cet endroit que partoient les concurrens. Comme à cet endroit on marquoit l’entrée de ta carrière par une simple ligue tracée sur le terrain, dans la largeur du stade, on lui donnoit le nom degramnè (ligne). A cette ligne superficielle, qui marquoit originairement l’entrée de la carrière, on substitua dans la suite une espèce de petit gradin, auquel on donna le nom de balbis, qui devint aussi la démarcation de l’espace formant véritablement l’entrée de la lice.

Il paroît que le bâtiment appelé aphesis, ou l’hippodrome d’Olympie, fut, soit par la disposition de ses loges, soit par les détails de sa constructions, ainsi que de sa décoration, un ouvrage remarquable et digne d’admiration. Cleaetas, son auteur, en étoit si glorieux, dit Pausanias, que sur une statue qu’il avait faite à Athènes, et